Pizzorno Environnement Maroc, à travers sa filière Segedema, excelle dans son domaine d'activité. Gérard Prenant, directeur de Pizzorno Maroc, nous en dit plus sur le mode de fonctionnement de son entreprise et les problèmes qu'elle rencontre aujourd'hui. Gérard Prenant. Pizzorno Environnement Maroc a des activités de collecte et dépouillement urbain et de traitement des déchets. La société opère dans une douzaine de villes au Maroc. Elle est le deuxième opérateur en termes de collecte et le premier en termes de traitement dans des décharges contrôlées. La société, comme nous l'a expliqué son directeur général, Gérard Prenant, poursuit une stratégie très claire : la qualité de service. Entretien. Comment se matérialise la qualité de service chez Pizzorno ? La qualité de service s'assoit sur trois axes importants. D'abord, une vraie politique de relation sociale. Dans notre secteur, nous sommes la société qui a le moins de conflits sociaux. Le deuxième axe corne l'organisation de notre société et notamment l'utilisation des nouvelles technologies. Un exemple très précis : comme les tournées des bennes sont généralement aléatoires, les citoyens ne savent pas quand les déchets seront collectés et ils les sortent tout au long de la journée. Des appareils sont embarqués sur nos véhicules. Ces GPS nous permettent également de savoir exactement à quelle heure la benne est passée par un point précis pour pouvoir ensuite assurer des tournées pendulées. A partir du moment où les gens savent qu'il y'a une régularité, ils vont commencer à sortir leur déchets à un horaire proche du moment où on va les collecter. Le troisième volet, qui est aussi important pour faire de la qualité, concerne l'existence d'une vraie collaboration avec les communes. Malheureusement, ce que l'on constate au Maroc, c'est qu'au jour d'aujourd'hui cette collaboration n'existe pas vraiment dans la plupart des communes. Il y a toujours des relations de force entre la commune et nous ; surtout sur le thème des paiements. Faire de la qualité suppose normalement d'être exigeant vis-à-vis des clients qui doivent respecter leurs obligations. Nous avons l'impression que les communes ici vivent leurs relations avec les délégateurs de services publics comme une relation conflictuelle. Alors qu'elle devrait être une relation de collaboration. Avez-vous de bons rapports avec les citoyens ? Oui absolument. A Casablanca, et dans toutes les villes où nous sommes, nous avons de très bons rapports avec les citoyens. Nous faisons régulièrement des opérations de sensibilisation. Nous organisons des animations, des pièces de théâtres ou autres pour expliquer aux gens ce qu'il faut faire ou ne pas faire en matière de déchets et nous les sensibilisons notamment aux horaires de passage de la benne. Ainsi, ils voient que nous sommes une société qui travaille. Les gens apprécient les délégateurs qui font des efforts. Nous avons également un système qui est très bien organisé, avec des balayeurs et des surveillants, des chefs d'équipes, des directeurs d'exploitation. Un système hiérarchique qui nous permet de bien contrôler le travail de chacun. Nous avons également toute une politique de sensibilisation et de nos salariés aux métiers qu'ils font. Très souvent, le balayeur ou l'éboueur se considère comme ayant un métier marginal alors que c'est totalement l'inverse. C'est un métier qui a beaucoup d'importance pour les villes et leurs habitants. En septembre dernier, vous avez introduit de nouveaux contenants appelés Eco di. Quel est le bilan aujourd'hui ? Il y a une règle dans notre métier qui est importante. Si vous voulez collecter correctement une ville, il faut que vous ayez une capacité de contenants suffisante. En France, derrière chaque bac il y a un responsable. Généralement, c'est le gardien ou le syndic de copropriété de l'immeuble. Ce qui fait que nous avons toujours une capacité d'accueil des déchets suffisante. Ce qui se passe au Maroc, c'est que derrière chaque bac, il n'y a pas de propriétaires. Les bacs sont installés dans la rue, sont volés ou cassés. Pour qu'on puisse répondre à ce problème, nous avons introduit le système Ecodi. C'est un système qui marche bien pour les sites à très forte production de déchets comme à Casablanca. Ils ont 10 fois plus de capacité que les bacs normaux et on ne peut pas les bouger. Nous n'avons donc pas eu de vol depuis leur introduction. Nous sommes très satisfaits. D'ailleurs nous sommes en train de nous équiper de 50 nouveaux bacs. Nous en avions 25 au départ. Quelle est la durée de vie d'un Eco di comparé à un bac normal ? Nous espérons que l'Eco di va durer 4 ou 5 ans. Un bac normal, qui coute à peu près dans les 1400 DH, dure en moyenne 5 ans en France et 6 mois au Maroc. Pour le secteur de Casablanca, il nous faut en moyenne entre 2500 et 3000 bacs. Vous imaginez l'argent que nous engageons pour cela. Cette problématique de bac coûte à Pizzorno 9 millions de dirhams par an. Quel sera votre investissement en 2012 ? Nous allons investir 45 millions de dirhams sur l'ensemble du Maroc. 15 millions de dirhams dans l'activité collecte et le reste (30 millions ) dans l'activité traitement. * Tweet * * *