Warda Al Jazaïria s'est éteinte à l'âge de 73 ans. La diva a régné sur l'âge d'or de la chanson arabe, du haut de ses chansons cultes. Fouad el Himma (1er à droite), conseiller du roi Mohammed VI, samedi, lors des obsèques de la défunte Warda. Les obsèques de la diva Warda Al Jazaïria (l'Algérienne), décédée jeudi au Caire, se sont déroulées à Alger, en présence d'une délégation marocaine composée de Fouad Ali El Himma, conseiller du roi, Abdeslam Jaidi, ambassadeur, et Abdellah Belekeziz, ambassadeur du Maroc à Alger. Née d'un père algérien et d'une mère libanaise, cette icône de la chanson arabe nous a quittés à la suite d'une crise cardiaque survenue au Caire. La diva avait collaboré avec les plus grands compositeurs arabes dont Mohamed El Mouji, Ryad Soumbati, Salah El Charnoubi, Sayed Mekawi, Mohamed Abdel Wahab, et Baligh Hamdi, qu'elle a épousé, et dont elle a divorcé en 1979. La chanteuse a plus de 300 chansons à son actif, dont certaines à polémique, telle la chanson El Ghala Yenzad qui a poussé les autorités égyptiennes à l'interdire de gala et de télévision en Egypte. Connue pour ses ballades longues et lancinantes, à la manière de la mythique Oum Kalthoum, dont l'incontournable « Fi Yom we leila », la chanteuse se convertit dans les années 90 aux chansons courtes, se positionnant parmi la génération de chanteurs jeunes avec des chansons telles que « Harramt ahibak » « Batwanis bik » et « Nar el ghira ». Warda à Mawazine Warda, lors d'un concert à Alger, le 3 août 2008. Sa toute dernière pépite « Toujours debout » est une chanson patriotique, conçue à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Dans la vidéo, elle apparaît portant une robe blanche ornée de roses rouge et verte, aux couleurs du drapeau algérien. La « Rose Algérienne », qui repose désormais au carré des Martyrs, a chanté pour le Maroc en 2009, répondant à l'appel des organisateurs du Festival Mawazine et à ses innombrables fans au royaume. Elle a reçu, à l'occasion, le Cordon alaouite de l'ordre de commandeur, une des plus importantes distinctions du royaume, et a été faite citoyenne d'honneur de Rabat, recevant symboliquement la clef de la capitale. Elle était appréciée par tout le monde. Au Maroc, elle a une place spéciale (…). «C'est une perte pour tous les peuples maghrébins», a déclaré El Himma, lors des obsèques. En effet, Warda incarne une voix puissante d'Orient qui restera gravée dans les mémoires. * Tweet * * *