La compagnie Kaktus, en partenariat avec l'Institut français de Rabat et la Compagnie Théâtre des amis présente le spectacle « Sahra mon amour », inspiré de trois textes de Jean-Marie le Clézio. Entièrement dévolue à promouvoir et diffuser des projets sous le prisme de l'art et de la culture, la compagnie Kaktus, propose « Sahra mon amour», une adaptation des œuvres Kalima, Désert et Voyages de l'Autre Côté (éd. Gallimard), de Jean-Marie Le Clézio. Avant tout lieu de rencontre et d'échange pour des artistes, issus de différentes disciplines, de diverses nationalités, la compagnie Kaktus, s'attache à coaguler les talents, aux confluents des cultures et du vivier artistique. Créée en 2010, « Sahra mon amour » a été pensée sous un autre forme, pour inviter le temps de cette adaptation, les textes originels de Jean-Marie Gustave Le Clézio. Prenant vie dans un lieu insolite, sous l'impulsion de deux comédiennes, accompagné d'un musicien, « Sahra mon amour » est le fruit d'une résidence au Maroc, de représentations à l'Institut Français de Rabat, ainsi que de l'ouverture de Thé-Arts 2011. S'inspirant de plusieurs médiums, théâtre, danse, musique, cette riche alliance, dit en creux, les maux de femmes, dont les récits ponctuent ce spectacle. Souffrance, envie d'ailleurs, au cours d'exil, de connaissance de soi et du monde. Formée d'une joyeuse équipe de dix artistes, incarnant huit origines différentes, « Sahra mon amour », célèbre l'art pluridisciplinaire et itinérant à travers l'amour, le voyage, et le partage, au fil d'une dimension poétique, toujours à fleur de rêve et d'espoir. Comme aimerait peut-être le rappeler, Le Clézio : « Je ressens le désir du réel. Trouver ce qui existe, sans cesse dévorer des yeux, reconnaître le monde. Savoir ce qui n'est pas secret, ce qui n'est pas lointain, le savoir non avec son intelligence, mais avec ses sens. » Le célèbre et prolifique auteur a, de plus, donné son aval, quant à l'adaptation de « Sahra mon amour », représentée par Kimberly Jeitz, Aicha Ayoub (idée et conception), Ghassan El Hakim (mise en scène), Singhéo Panya, Karim Soussan (musique), Tarik Ribh (scénographie), Naima Ferré (chorégraphe danseuse). Pour Ghassan El Hakim, « mettre en scène des textes romanesques n'est pas chose aisée, surtout quand on travaille sur les textes de Le Clézio, où la parole retenue est un élément essentiel. L'écrivain s'attaque souvent au mot, le met en procès, il souligne son incapacité à dire. Il s'interroge : « Comment échapper au roman, comment échapper au langage ? ». Cette mise en question du verbe est l'occasion d'explorer sa force poétique, de redécouvrir son pouvoir de suggestivité. Le Clézio situe ses récits dans des lieux de culture orale comme l'Afrique ou le Mexique. Il souligne la croyance de ces peuples dits «primitifs» en la force magique des mots. En comparaison, les mots de l'Occident lui paraissent futiles et impropres à la communication. Dès lors, mieux vaut les fuir. « Sahra mon amour » Jusqu'au 19 mai 20h Place El Joulane, face à la cathédrale de Rabat. * Tweet * * *