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Médicaments : L'OMS sous influence
Publié dans Le Soir Echos le 05 - 04 - 2010


 
Alors qu'on se pose encore des questions sur le rôle joué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la qualification de pandémie de la grippe A/H1N1  et que la plupart des Etats ne savent que faire de leurs stocks de vaccins, un autre scandale qui la concerne pointe à l'horizon. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a-t-elle été manipulée par les grands laboratoires pharmaceutiques? Depuis des mois, les conclusions d'un rapport consacré à la recherche sur les maladies négligées dans les pays pauvres alimentent les soupçons. Face à la menace d'un nouveau scandale, la directrice de l'OMS, Margaret Chan, a annoncé le 20 janvier qu'une enquête était en cours et que l'immunité diplomatique des membres du groupe d'experts chargé de rédiger le rapport serait, si nécessaire, levée. Or il est toujours impossible pour les médias d'obtenir le moindre détail sur l'affaire.
Le lobby des laboratoires a consulté en primeur le rapport de l'OMS sur les maladies négligées pour faire ses suggestions.
Contactée, la porte-parole de l'OMS,  Fadela Chaïb,  répond que «le docteur Chan a promis qu'elle informerait les Etats membres des résultats de l'enquête lancée lors de l'Assemblée mondiale de la santé qui se tiendra du 17 au 21 mai 2010». Quant au rapport final qui devrait être prêt le 13 mai, personne ne connaît encore son contenu, ni si les propositions qui semblent déranger la toute-puissante Fédération internationale des fabricants de médicaments (IFPMA) y figureront.
Tout a commencé le 8 décembre 2009. Alors que le monde entier avait les yeux rivés sur la pandémie de grippe A/H1N1, un rapport confidentiel de l'OMS sur les maladies des pauvres, ces «maladies négligées» dont les grands laboratoires pharmaceutiques se désintéressent faute de pouvoir en tirer des profits, était mis en ligne par Wikileaks, site spécialisé dans les documents sensibles.
Rédigé par un groupe d'experts de l'OMS, et fruit de sept ans de recherches, ce rapport devait proposer des solutions pour remédier à cette situation qui se traduit par des millions de morts dans les pays en développement chaque année. En annexe de ce rapport de 111 pages «fuitaient» aussi quatre documents, dont un étonnant mail rédigé le 1er décembre 2009 par l'IFPMA qui compte parmi ses membres les plus gros laboratoires de la planète. On y apprenait que l'IFPMA avait pu consulter en primeur le brouillon du rapport, reçu de manière «confidentielle», et faire ses commentaires. Dans un texte de deux pages, le lobby pharmaceutique passe en revue les bons et les mauvais points. Il juge ainsi inacceptable la proposition du Brésil d'instaurer une taxe sur les profits des industries pharmaceutiques censée rapporter 160 millions de dollars (120 millions d'euros) par an.
 L'IFPMA s'interroge également sur la solution d'une «communauté de brevets», lancée par Unitaid, l'initiative internationale visant à faciliter l'accès aux traitements contre le Sida par des financements innovants. Ce système permet une gestion collective des droits de propriété intellectuelle afin de faire baisser le prix des médicaments.
A la lecture de ces «fuites», la revue médicale Lancet avait rédigé un éditorial au vitriol, accusant le lobby pharmaceutique de «saboter le travail du groupe de travail de l'OMS», et affirmait qu'on ne devrait plus lui permettre «de rançonner les pauvres du monde».
Les commentaires de l'IFPMA auraient pu en rester là, si ce travail de lobbying n'avait pas été suivi d'effets, quelques semaines plus tard. Le 18 janvier 2010, lors d'une réunion à Genève du Conseil exécutif de l'OMS qui compte 34 représentants de pays, un rapport de synthèse de 19 pages était remis aux participants, reprenant seulement une petite partie des conclusions du rapport qui était sorti sur Internet. On y constate que la suggestion brésilienne d'une taxe sur les bénéfices des industries pharmaceutiques a été supprimée, supplantée par des mesures de financement traditionnelles. Disparues la plupart des mesures innovantes qui s'attaquaient au système de propriété intellectuelle tel qu'il fonctionne aujourd'hui.
Depuis des années, les grands laboratoires pharmaceutiques expliquent que pour financer la recherche et le développement de nouvelles molécules, processus très coûteux, seul le système des brevets actuel, qui permet de bénéficier pendant vingt ans d'un monopole sur un nouveau médicament, est optimal. Les partisans d'une rupture préconisent au contraire des mécanismes qui permettraient de séparer le problème des coûts de la recherche de celui du prix des médicaments, et de concilier innovation et accès aux médicaments.
En découvrant ce rapport de synthèse purgé, certains experts de l'OMS sont sortis du bois. Dans un mail adressé le 16 janvier aux membres du Conseil exécutif, la sénatrice colombienne Cecilia Lopez Montano dit sa colère d'avoir été «utilisée pour légitimer un processus» auquel elle estime n'avoir pas pleinement participé comme la majorité de ses collègues experts. Elle raconte avoir assisté à deux réunions et avoir demandé que les questions liées à la propriété intellectuelle sur les médicaments soient discutées en priorité. «A ma surprise, j'ai constaté un grand empressement à éviter les discussions sur ces sujets», écrit-elle. L'OMS parviendra-t-elle à étouffer ce nouveau scandale ?


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