La première édition des « journées économiques et commerciales camerounaises au Maroc » se tient du 2 au 6 mai à Casablanca. Cinq jours pour convaincre les investisseurs marocains. Le marché camerounais représente un potentiel énorme pour les investisseurs marocains. Le Cameroun souhaite intensifier ses échanges commerciaux avec le Maroc. Mais pour aiguiser l'appétit des investisseurs, il faut les mettre au parfum des opportunités d'affaires existantes. À travers ses premières journées économiques et commerciales au Maroc, Douala est donc venu présenter ses potentialités économiques dans différents secteurs notamment l'agroalimentaire, l'électrification, le portuaire, les BTP, l'assurance, et l'artisanat et dont les produits sont exposés par une délégation d'hommes d'affaires camerounais issus des pôles public et privé. Les échanges commerciaux ne seront pas en reste. Un forum d'affaires et des échanges BtoB sont prévus pour dévoiler les possibilités d'investissements dans les deux pays. Relations bilatérales La coopération entre Douala et Casablanca ne datent pas d'aujourd'hui. La coopération économique est l'un des socles de leurs relations diplomatiques qui ont débuté le 13 août 1965. Cette coopération Sud-Sud se traduit par des rencontres et des missions économiques dans les pays respectifs, notamment par le biais de la commission mixte Maroc-Cameroun. Elle est aussi matérialisée par les accords de coopération signés, depuis le 8 avril 1988, entre leurs deux Chambres de commerce et d'industrie dans les secteurs de l'énergie, de l'enseignement supérieur, du transport aérien, de l'habitat et de l'agriculture. Plus récemment, en 2009, les deux gouvernements ont paraphé un mémorandum d'entente dans les domaines de l'assainissement urbain, la protection civile et la décentralisation. Toutefois, il existe des « opportunités pour renforcer et insuffler un nouvel élan de coopération à l'image des rapports politiques », reconnaît Abdelkader Amara, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Renforcer la coopération Les échanges commerciaux entre le Maroc et le Cameroun ont surfé sur une courbe ascendante durant les cinq dernières années. A titre illustratif, ils sont passés de 170 millions de dirhams en 2009 à 299 millions de dirhams en 2010. En 2011, les compteurs ont affiché 405 millions de dirhams, soit une hausse 35 % par rapport à 2010. La palme revient aux exportations marocaines qui oscillent entre 147 millions de dirhams en 2008 et 231 millions de dirhams en 2010. Le Maroc est le deuxième partenaire économique du Cameroun en Afrique du Nord derrière la Tunisie. Rabat exporte principalement des fils et câbles électriques, des chaussures, des engrais, des produits d'équipements industriels et des vêtements confectionnés. Quant aux importations, elles concernent le café, les bananes et le bois. Aussi, la coopération devrait être plus poussée grâce au « renforcement et la densification des relations commerciales entre les deux pays à travers un échange d'expériences et d'expertises et un transfert de technologies entre les hommes d'affaires », a estimé le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Il faut dire que le marché camerounais représente un potentiel énorme pour les investisseurs marocains. Ce pays tire, comme une locomotive, les économies de la Communauté économique etmonétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). En 2009, son PIB a atteint la barre des 42,7 milliards de dollars (plus de 356 milliards de dirhams), soit la moitié des économies des cinq autres membres de l'organisation (Gabon, Tchad, Congo, la Guinée équatoriale, Centre-Afrique). Le renforcement des flux commerciaux avec le 17e fournisseur et 15e client du Maroc en Afrique subsaharienne passe impérativement par l'ouverture d'une ligne maritime Casablanca-Douala. Selon Mbarga Atangana, des négociations sont en cours pour la réalisation de ce projet. Les choses pourraient évoluer avec la prochaine caravane Maroc Export qui se rendra à Douala en juin 2012.