Le Conseil économique et social, le patronat, les syndicats et le gouvernement viennent d'entamer des discussions autour des mécanismes à mettre en place pour prévenir et résoudre les conflits collectifs au travail. L'objectif de cette manifestation est de présenter la globalité de l'offre en matière d'enseignement, aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Le Conseil économique et social (CES) s'attaque aux conflits collectifs du travail. Cette problématique, qui a pris de l'ampleur dans les entreprises, a été au centre des travaux de la 14e session ordinaire du CES, tenue jeudi à Rabat. Les discussions ont porté sur les moyens et les mécanismes à mettre en place pour prévenir ces conflits sociaux au sein de l'entreprise ou au moins les résoudre une fois que le problème se déclenche, avant que la situation ne dégénère. La Commission des affaires de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles, chargée du dossier, a fait un exposé sur l'état d'avancement des discussions avec les syndicats, le patronat et le gouvernement. La volonté ne manque pas. Reste à faire converger les différents points de vue. Recrudescence alarmante des conflits Selon le CES, les différentes parties ont exprimé leur volonté à travailler ensemble pour « trouver des solutions adéquates pour faire face aux conflits sociaux », qui portent préjudice aussi bien aux entreprises qu'aux employés. Les pertes engendrées par les grèves sont énormes. Les statistiques du ministère de l'Emploi sur l'évolution des conflits dans le secteur privé le confirment. Le nombre des entreprises touchées par les débrayages sont en hausse ces dernières années. Il est passé de 194 entreprises, en 2010, à 348, en 2011 ; ce qui correspond à une augmentation de 79,4 %. Selon la même source, le nombre des journées perdues pour les entreprises s'élève à 276 928 jours contre 175 251 en 2010. Rétablir la confiance et la coopération effective entre les partenaires sociaux est une urgence. « Il est clair que la prévention des conflits sera bénéfique aussi bien pour l'entreprise que pour les salariés. Nous sommes en train de discuter des mécanismes à mettre en place pour éviter ces conflits sociaux et leurs conséquences. Le processus de négociations est toujours en cours avec les différentes parties concernées. Il n'en est qu'à son début. Le sujet est très complexe, car les différentes parties ont des positions qui ne convergent pas nécessairement », note Chakib Benmoussa, président du CES, dans une déclaration au Soir échos. Les cinq centrales syndicales les plus représentatives – à savoir l'UMT, la CDT, l'UGTM, l'UNTM et la FDT – prennent part à ce débat ainsi que les associations professionnelles. Les représentants de la société civile y participent également. Attendre que le projet murisse… Le Conseil économique et social tente de trouver un terrain d'entente entre les différents partenaires et dégager un consensus sur un cadre garantissant la paix sociale au sein des entreprises. « Lors de la 14e session ordinaire du CES, nous avons discuté de la médiation, de l'arbitrage… et de bien d'autres mécanismes de résolution des conflits », poursuit Benmoussa, qui dit préférer attendre que le projet murisse avant de dévoiler les détails des discussions. Ces dernières devraient aboutir à un consensus sur les pistes susceptibles d'améliorer le climat social et contribuer à baisser les coûts engendrés par les conflits sociaux pour les salariés, les employeurs et la collectivité, de manière générale. La rencontre de la semaine dernière a été également l'occasion pour la Commission des affaires de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles d'exposer les différentes expériences internationales en matière de techniques de médiation et de conciliation ou d'instauration des mécanismes d'arbitrage. Le but étant de s'inspirer des modèles qui ont fait leur preuve et de les adapter au contexte marocain. A l'issue des négociations avec les différentes parties concernées, la Commission des affaires de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles du CES devra élaborer un rapport dans lequel elle formulera ses propositions finales, avant de le soumettre à l'approbation de l'assemblée générale du CES.