Depuis samedi et jusqu'à jeudi, la septième édition de Jazzablanca a fait appel aux artistes les plus virtuoses du jazz. Parmi eux, Marcus Miller l'un des multi-compositeurs, chanteurs et bassistes les plus célèbres du jazz fusion. C'est la première fois que Marcus Miller se produit avec son nouveau band au Maroc, première étape d'une tournée africaine. Comment se passe votre tournée de cette année ? Avec ma nouveau band, nous avons commencé la tournée avec 4 concerts à Milano. Nous avons joué des morceaux de notre nouvel album spécialement composé pour mon nouveau groupe de musiciens. Ils sont formidables. Je suis très heureux avec eux. Il nous reste à peu près six semaines. Nous sommes au Maroc là et nous passerons par d'autres pays d'Afrique, puis en Europe, les Etats-Unis et en retournera forcement en Europe. C'est la première fois que vous vous produisez au Maroc ? Oui, c'est la première fois et c'est juste magnifique ! C'est fou comment les gens adorent la musique ici. J'ai aussi mangé tous les tajines possibles et imaginables et maintenant j'ai tout le temps envie de dormir (rires). Que représente le jazz pour vous ? C'est un rapport vraiment d'individualité et de caractère. C'est très important. Les gens qui ont une culture où l'individualité n'est pas importante ont forcement du mal à comprendre le jazz. Le plus important dans le jazz c'est de pouvoir dire par le son qui nous sommes et qu'est ce qui nous différencie d'autrui. Quand j'écoute Django, je me dis, ça c'est du Django. Quand c'est Miles Davis qui joue, on sait que c'est lui. Ce n'est pas facile pour moi non plus, mais quand on m'écoute jouer, ma touche personnelle se sent. Comment fût votre rencontre avec la Bass ? J'avais 13 ans et un ami à moi jouait de la Bass à l'époque. J'ai rapidement aimé le son et je le visitais souvent pour apprendre cet instrument et j'en suis tombé amoureux. Surtout qu'en R&B, que j'aime beaucoup, la Bass est au milieu de la musique, on n'entend qu'elle, c'est merveilleux ! Quelle est votre contribution au jazz ? J'ignore. Tout ce que je fais c'est de jouer avec mon cœur. J'espère que j'émeus de temps en temps les gens et que j'arrive à leur transmettre ce que je ressens à travers la musique. Qu'en est-t-il du Slap ? C'est le bassiste américain Larry Graham qui a inventé cette technique. Je la lui ai emprunté et lui ai rajouté mon propre style de son. Le Slap produit un jeu percussif que j'aime. Et je suis fier de suivre et de porter cet héritage. Quel a été votre premier succès ? (Rires) Mon premier succès, c'était le jour ou j'ai appris à dribbler au basket en bloquant la balle entre mes jambes… J'étais aux anges ! Comment était la période Miles Davis ? J'ai commencé à jouer avec lui quand j'avais 21 ans. C'était à New York. J'étais dans un studio d'enregistrement, tard la nuit, mon téléphone sonne : « Allô, ici Miles Davis, dans deux heures il faut qu'on se voit. », m'a-t-il-annoncé. « C'est vraiment, vous, Miles Davis ? », j'ai demandé. « Oui, bien sur que c'est moi ! »…. Et après 2 heures je jouais avec Miles Davis ! C'était incroyable. C'était fou. On ne parlait pas trop lui et moi, on jouait tout simplement. C'était quoi son secret à Miles Davis ? Son esprit très puissant et très clairvoyant dans la musique. On le reconnait quand il joue, c'est vivant, c'est peps. J'étais jeune et je réalisais à peine ma rencontre avec lui. Aujourd'hui, il me manque. Il manque à tout le monde, Miles… (Larmes aux yeux) . Présentez-nous un peu votre nouveau band …. Louis Cato sur la batterie mais qui joue très bien à la Bass, la trompette et la guitare aussi. Mais pour moi c'est le batteur du band. Kris Bowers est pianiste, 23 ans et déjà un as. Ensuite il y a Alex Han au saxophone avec qui j'ai déjà joué auparavant. Nous avons aussi Maurice Brown, le trompettiste qui est très fort lui aussi. Enfin Adam Agati, le guitariste, une autre fierté pour moi. Quel titre porte votre nouvel album ? « Re-birth », renaissance, et il va être disponible pour le public à partir du 20 mai. Très prochainement alors.