Elles n'ont pu évoluer que de 2,8 % alors que nos deux concurrents directs, à savoir la Tunisie(+4 %) et l'Egypte(+10,1 %), s'en sortent très bien, et ce malgré le séisme du Printemps arabe. Au terme de l'année 2011, les importations européennes d'habillement en provenance du Maroc marquent un constat « très décevant ». C'est ainsi que le Cercle euro-méditerranéen des dirigeants du textile-habillement (CEDITH) qualifie de fortement timides les ventes marocaines d'habillement sur le marché européen. Celles-ci n'ont en effet évolué que de +2,8 % à 2,1 millions d'euros en 2011 au lieu de 2 millions en 2010, selon les chiffres de l'Institution centrale du système statistique européen, Eurostat. Compétitivité en perte de vitesse Une piètre performance comparativement à nos deux concurrents directs que sont la Tunisie, qui a enregistré une croissance de 4 % et l'Egypte, qui a performé à +10,1 %. Les deux pays s'en sortent très bien, malgré le séisme du Printemps arabe, ce qui interpelle à maintes égards. Tout d'abord, à en croire les performances de nos voisins, la compétitivité du tissu entrepreneurial national est en perte de vitesse aussi bien que de terrain. Un affaissement des parts de marché est d'ailleurs constaté à travers les données chiffrées avancées. En effet, la part du Maroc dans le marché européen est tombée de 4,0 % en 2008 à 3,5 % en 2009 puis à 3,4 % en 2010 pour se situer enfin à 3,2 % en 2011. La tendance baissière observée s'étend même pour toucher le marché français dont le Maroc est l'un des principaux fournisseurs. Il occupe d'ailleurs le 5e rang après les ténors asiatiques que sont la Chine, le Bangladesh, la Turquie et l'Inde, et qui gagnent chaque jour davantage de terrain . D'après le Cedith, les importations françaises d'habillement en provenance du Maroc en 2011 sont « très décevantes ». Celles-ci n'avaient en fait évolué que de 1 % pour se chiffrer à 850,1 millions d'euros en glissement annuel. Ralentissement de l'industrie Le ralentissement de l'industrie textile nationale, parallèlement à la forte accélération des autres principaux concurrents, est à attribuer à plusieurs facteurs, aussi bien endogènes qu'exogènes. A commencer par les coûts de production chez les autres fournisseurs qui restent « très bas », comparativement à ceux pratiqués par nos professionnels. Plus encore, le manque de compétitivité des produits « Made in Morocco » se manifeste largement au vu du niveau des prix des vêtements importés en 2011 par l'Union européenne. Les industriels nationaux ont facturé leurs vêtements vendus au prix unitaire de 21,5 euros/kilo au lieu de 21,2 euros en 2010, soit une hausse de 1,7 %. Alors que les prix des autres pays sont en nette progression comme la Turquie (12 %), le Bangladesh (22,4 %) ou encore l'Inde (20 %). À noter que les prix des pays méditerranéens, y compris le Maroc, sont les plus élevés, comme le montrent d'ailleurs ceux de la Turquie (22,2 euros/kilo) et de la Tunisie (28,1 euros/kilo). Pour mémoire, la balance commerciale d'habillement de la Turquie a enregistré, en 2011, un solde largement excédentaire se chiffrant à 12,5 milliards de dollars, soit un taux de couverture export/import de 495 %, toujours selon la même source. Un chiffre de taille qui pourrait peut-être inspirer le gouvernement Benkirane à revoir les termes de l'accord de libre échange signé avec le pays de Kamel Atatürk.