Très attendu, l'examen du budget sectoriel de la primature par la commission des finances et du développement économique, mercredi soir au Parlement, a suscité un grand débat auprès des députés pour qui, le soutien financier alloué à certains organismes pose un réel problème. CCME et Al Akhawayn dans le collimateur « La primature accorde au Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) 49 millions de dirhams, mais que fait au juste cet organisme ? Il était supposé présenter des propositions, mais il n'a pas rempli sa mission ! Depuis 2007, nous ne savons pas à quoi il sert », lance Nezha El Ouafi, députée du PJD, au ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif, venu présenter le budget du chef du gouvernement. Sur un budget total de 1,2 milliards de dirhams, soit une augmentation de 6,6% par rapport à l'an précédent (1,1MMDH), plus de 400 MDH sont consacrés à 15 différents organismes et structures. Le reproche fait par El Ouafi a trouvé échos auprès de plusieurs autres députés dont ceux de l'opposition. « Le CCME, pour nous, ne fait qu'organiser des soirées et des rencontres, et nous sommes en droit de nous interroger sur leur intérêt pour la communauté marocaine à l'étranger. Pour celle-ci, le CCME n'a pas de rôle réel », estime le député du PAM, Cherkaoui Roudani. Et il n'y a pas que le CCME qui dérange les membres de la commission des finances. « L'Institut supérieur d'administration se voit allouer 6 MDH alors que l'Université Al Akhawayn a droit à 25 MDH. Cette université réalise des recettes contrairement à l'ISA supposée former l'élite et développer la recherche scientifique », insiste ce député du PAM. Mohamed Najib Boulif a tenté, toutefois, de légitimer l'aide à Al Akhawayn par la prise en charge d'étudiants dont les familles ne disposent pas de moyens pour payer leurs études. Mais le ministre ne connaît pas le nombre de ces bénéficiaires. Constitutionnalisés, mais pas trop Au sein de la commission, l'Université Al Akhawayn est un sujet qui suscite un véritable tollé, légitimé à leurs yeux par le maintien d'un enseignement à deux vitesses selon l'appartenance sociale. C'est aussi le cas de l'aide financière allouée aux organismes désormais constitutionnalisés. « Il ne faut plus que ces organismes constitutionnalisés restent assujettis à la primature, afin qu'ils puissent réellement acquérir leur indépendance », estime le député de l'USFP, Mohamed Hammani. La HACA, le CNDH, le Conseil constitutionnel et l'ICPC, entre autres organismes ayant été constitutionnalisés, bénéficient d'une aide financière de respectivement 55 MDH, 53 MDH, 27,5 MDH et 14,2 MDH.