Représentants de la société civile, élues locales, femmes d'affaires, jeunes,… L'agenda de Melanne Verveer, en visite au Maroc du 1er au 4 avril, a été marqué par des rencontres en tout genre, destinées à s'enquérir de la condition féminine dans le pays. Cette américaine aux faux airs de Hillary Clinton est l'ambassadrice itinérante des Etats-Unis d'Amérique en charge des questions féminines, poste qu'elle occupe depuis sa nomination par Barack Obama en 2009. Le Maroc, un symbole pour la région Lors d'un échange avec la presse, réalisé en toute simplicité mardi dernier à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Rabat, Melanne Verveer s'est arrêtée sur le cas des Marocaines. « J'ai pu apprécier de visu le progrès réalisé dans votre pays. Les Marocaines se distinguent de part les réalisations qui ont été faites dans ce pays ». Elle cite tour à tour le nouveau Code de la famille, de la nationalité, et l'égalité des droits promus par la nouvelle Constitution. « Dans beaucoup de pays de la région, les femmes auraient aimé jouir de ce qui a été mené au Maroc. Vous représentez un symbole et un exemple ». Amina, le « wake up call » Pourtant, malgré l'évolution de certains textes, les mentalités restent parfois figées. Et les actions qui en découlent peuvent être désastreuses, comme en témoigne la récente affaire Amina El Filali. « C'est tragique ! Il n'y a pas d'autres termes pour décrire une telle situation », lance Melanne Verveer. « Les cas comme l'affaire d'Amina ne relèvent pas du privé, comme le pensent certaines personnes. C'est quelque chose qui devrait nous préoccuper toutes et tous ! Car, cela touche de plein fouet la dignité humaine », ajoute-t-elle. L'affaire Amina est cependant un « wake up call » selon l'ambassadrice : « La leçon à en tirer est qu'il faut que l'on s'engage définitivement dans l'adoption d'une législation contre la violence à l'encontre des femmes. Sous toutes ses formes. Une fois pleinement adoptée, cette loi assurera la protection à la femme au moment où elle fait l'objet d'abus ou de menaces ». Qu'en est-il des bourreaux de ces femmes, dont plusieurs ne sont pas écroués ? « Il faut que les auteurs de ces crimes soient jugés pour des violations de droits de l'Homme. Leur poursuite devant les tribunaux est impérative dans ce cas là ». Elle appelle dans ce sens à un travail de prévention. « Si l'on remarque que certaines conditions féminines peuvent représenter une menace pour la sécurité d'une femme, il faut qu'un réel effort tangible puisse contrer une telle situation. Et les hommes font partie de la solution ! ». Après avoir quitté le Maroc, Melanne Verveer est aujourd'hui en Tunisie pour participer à une table-ronde qui regroupera des femmes libyennes, tunisiennes, égyptiennes, jordaniennes et marocaines.