L'industrie avicole est l'une des plus avancées au Maroc, en témoigne d'ailleurs la volonté des différents opérateurs, qui la composent, à se dépasser, réalisant ainsi les objectifs du contrat-programme (2009-2013) avant l'heure, en 2010. Si le Maroc offre encore du potentiel pour la consommation des produits de l'aviculture, viande comme œuf, des opportunités d'exportation existent. Ainsi, selon l'étude de l'Observatoire de l'entrepreneuriat (ODE) sur le secteur au Maroc, comparativement à l'Union européenne, une marge de croissance de 73,9 % pour l'œuf et de 33,3 % pour les viandes de volaille est encore non exploitée. En effet, si la consommation annuelle par habitant « a enregistré une hausse sensible entre 1970 et 2010, passant de 21 à 138 œufs, la consommation dans l'UE est de l'ordre de 240 œufs par habitant et par an. S'agissant des viandes de volaille, la consommation est passée de 2,3 à 17,2 kg sur la même période alors qu'elle est de 22,9 kg/habitant/an en UE ». Avant d'ajouter que « dans la mesure où le coût de la protéine de l'œuf est le moins cher, et où 2 œufs consommés apportent autant de nutriment qu'une portion de 100g de viande, une sérieuse opportunité de développement du secteur est ainsi offerte au Maroc ». De faibles exportations Côté opportunités à l'export, plusieurs pays s'affichent comme grands consommateurs des produits avicoles. On notera les pays du Moyen-Orient où la concurrence avec la viande de porc, première viande consommée dans le monde, est quasiment inexistante. Sur les 7 dernières années, les importations de viande de volaille vers cette région ont enregistré une hausse annuelle moyenne de 13,5 %, atteignant plus de 2 millions de tonnes. Le dynamisme de la demande s'est traduit par une hausse rapide des volumes et du prix de volaille importés. Après le Moyen-Orient, la Chine se classe deuxième en matière d'importation de viande de volaille. Elle est suivie par l'UE, le Japon, le Mexique, la Russie et enfin l'Afrique du Sud. Or les exportations marocaines de cette industrie sont quasi inexistantes. Selon les données de l'Office des changes, les exportations enregistrées en 2010 concernent essentiellement les œufs totalisant un chiffre d'affaires de 9,9 millions de DH. Quant aux destinations, elles sont essentiellement africaines. En tête, on retrouve la Côte d'Ivoire avec des revenus de 777 507 DH, suivie de la Mauritanie avec 196 137 DH et du Sénégal avec 111 900 DH. Le seul pays européen est l'Allemagne avec 6 kilogrammes d'œufs importés pour un chiffre d'affaires de 4 393 DH ! Handicap Certes la volonté de s'orienter vers l'exportation est affichée au niveau du nouveau contrat programme allant jusqu'à l'an 2020. Celui-ci fixe un objectif de commercialisation à l'étranger de poussins, d'œufs à couver et d'œufs de consommation de l'ordre de 4 400 tonnes contre 400 tonnes actuellement, soit un apport en devises de 172 millions de DH. Afin d'y parvenir plusieurs actions devront être introduites pour faire face à la la concurrence internationale. D'après l'étude de l'ODE, « les coûts de production au Maroc diffèrent d'une région à l'autre, selon la technicité de l'élevage. Mais représentent pratiquement le double de ceux enregistrés dans les pays exportateurs tels que le Brésil et les USA ». En effet, bien que le secteur affiche un rythme de croisière que ça soit au niveau de la production des œufs ou de la volaille, plusieurs facteurs plombent ses performances. Certains sont structurels, tandis que d'autres sont conjoncturels. En ce qui concerne ces derniers, la canicule comme les vagues de froid qu'a connues le Maroc au cours de cet hiver affectent de manière considérable la production. Si la première détruit jusqu'à 5 % du la production, la seconde agit surtout sur la durée de production de viande qui prend plus de temps et conduit les éleveurs à consommer plus d'énergie, notamment gazière, pour maintenir les températures à des niveaux tenables. Au final, le coût de revient comme le prix de vente fluctue de manière considérable tout au long de l'année. Au niveau du contrat-programme il est prévu la mise en place de zoning ou compartimentation sanitaire en vue de permettre l'exportation des produits avicoles, car l'aspect sanitaire est l'une des plaies les plus importantes du secteur et c'est le seul axe concernant le développement des exportations pris en considération !