L'accord de pêche fait encore une fois parler de lui. Il semble que le ministre espagnol de l'Agriculture et de la pêche, Miguel Arias Cañete, n'est pas prêt à lâcher prise. Hier, à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens pour relancer la réforme de la politique commune de la pêche (voir encadré), Cañete a déclaré à la presse étrangère qu'il a plaidé encore une fois pour « accélérer les négociations », en vue de la conclusion d'un nouvel accord de pêche. Les pressions des armateurs ibériques en pleine crise depuis l'appel à quitter les eaux territoriales marocaines, il y a de cela près de trois mois, ont poussé le gouvernement de Rajoy à changer son fusil d'épaule et d'emprunter une nouvelle stratégie diplomatique. Cañete le reconnaît, dans une déclaration à la presse locale, en avouant l'échec des efforts diplomatiques antérieurs au rejet de l'accord- ne réussissant pas à aligner les différents acteurs de la communauté politique espagnole autour de la même cause. « Je n'arrive pas à comprendre comment des parlementaires espagnols votent contre la reconduite de l'accord », déclare Cañete au site d'informations : noticias.lainformacion.com Mais l'optimisme de ce dernier n'a pas de limites à tel point qu'il a lancé des promesses pour la signature d'un nouvel accord en juin prochain. Le 26 mars, une date plus ou moins décisive, confirmera ou infirmera les souhaits émis. A en croire le ministre espagnol, une réunion technique regroupant les pays membres de l'Union européenne aura lieu spécialement lundi prochain pour « définir la stratégie européenne » à suivre sur ce dossier, vital pour le secteur de la pêche espagnol dont les pertes provisoires sont estimées à 30 millions d'euros. Pour mémoire, l'Espagne d'ailleurs principal bénéficiaire de l'accord de pêche avec plus de 100 sur les 119 bateaux autorisés, revendique 30 % du secteur à l'échelle européenne. Par ailleurs, Cañete semble avoir plusieurs cordes à son arc. Son optimisme est expliqué doublement. Pour lui, cette fois-ci le volet technique ne posera plus problème du côté européen. De l'autre à savoir le gouvernement marocain, ce dernier a exprimé haut et fort et à maintes occasions sa pré-disponibilité à reconduire l'accord en question. Bien que cet avis officiel ne reflète pas nécessairement les perceptions des différents professionnels marocains. Ces derniers sont en fait divisés sur la question. La Fédération des pêches maritimes et de l'aquaculture (FPMA) votant pour, a multiplié les sorties médiatiques et n'a cessé d'inviter le gouvernement Benkirane à traiter et analyser la nouvelle situation avec réalisme et responsabilité. D'autant plus que l'UE est un partenaire stratégique, et l'essentiel des flux commerciaux du pays transite via notre voisin du Nord. Des arguments et des éléments de défense qui ne trouvent pas une bonne écoute auprès des autres armateurs rassemblés pour la plupart sous un même bloc (voir entretien page 15). Ces derniers, à titre de rappel, ne sont pas en principe contre le renouvellement dudit accord. Mais de nouvelles conditions devraient être ajoutées aux termes de cet accord. Quoi qu'il en soit, Cañete n'a qu'à s'endormir sur ses lauriers s'agissant de la position marocaine. Et si sources d'inquiétudes il y a, c'est au niveau de la zone euro qu'il faudrait les chercher. Préserver la biodiversité « La Politique commune de la pêche (PCP) est l'outil de gestion dont s'est dotée l'Union européenne pour développer la pêche et l'aquaculture tout en préservant la ressource et la biodiversité marine. Le principal instrument financier de «l'Europe Bleue» est le Fonds européen pour la pêche (FEP) », selon le site agriculture.gouv.fr