En cette période de décélération de l'activité bancaire, le Groupe Banque Populaire maintient un rythme de croissance à deux chiffres de son Produit net bancaire (chiffre d'affaires dans l'activité bancaire). Cet indicateur progresse de 10,1% à 9 milliards de DH. Le groupe réalise un résultat net social de 2,7 milliards de DH, en progression de 8%. Le résultat net consolidé du groupe ressort à 2,9 milliards de DH. Mais aucun niveau d'évolution à la hausse ou à la baisse n'est annoncé pour cet indicateur. La communication officielle du groupe se limite à préciser qu'il y a eu une neutralisation des plus-values et des dividendes liés aux opérations de fusion pour un montant d'environ 415 millions de DH. La banque au cheval fait valoir un niveau de progression de la collecte de dépôts supérieur au marché (6,2% contre 4,5%). Les ressources, non-rémunérées, représentent 59,2% du total des ressources de la banque. Dans le détail, les dépôts locaux croissent de 6,6% à 96,6 milliards de DH contre une hausse moyenne de 3,8% pour le marché. Quant à l'activité MRE, elle a progressé de 5,8% à 64,7 milliards de DH de dépôt. En parallèle, le total des financements distribués par la Banque Populaire croît de 13,5% pour un encours de 131,5 milliards de DH. C'est ce qui permet à la banque de gagner 0,7 point des parts de marché. Sur le marché des PME, sa part ressort à 60%. La Banque Populaire est dotée de l'un des plus importants niveaux de fonds propres dans le secteur. Ceux-ci s'élèvent en effet à 25,3 milliards de DH, soit une progression de 21,4% sur un an. Le total bilan croît de 11,3% à 208 milliards de DH. Le fonds de soutien entre les banques populaires régionales, que la banque présente comme «un mécanisme unique de solidarité financière intra-groupe», a vu ses ressources croître de 29,2% à 2,9 milliards de DH. Parmi cette somme, 500 millions de DH ont été dédiés à la prévision du risque crédit en plus des provisions réglementaires affectées dans les comptes de la banque. Les filiales du groupe réalisent, par ailleurs, un bénéfice cumulé qui progresse de 3% pour atteindre 359 millions de DH. La première perspective qu'affiche la Banque Populaire, pour les années à venir, porte sur la consolidation de la position du groupe dans la banque du détail et la mobilisation de l'épargne. A ce niveau, le projet de low income banking, annoncé il y a près de deux ans, n'est toujours pas concrétisé. La deuxième perspective prioritaire consiste à développer la position du groupe sur le marché de l'entreprise. C'est dans ce cadre que s'inscrit le rachat de la totalité du capital d'Upline Group et la finalisation de l'étude Mc Kinsey la concernant, comme nous l'annoncions en exclusivité. Le PDG de la banque ne donne que très peu d'informations par rapport aux résultats de cette étude. Il précise, en effet, qu'elle vise à éliminer les doublons entre les différentes structures de ce groupe. Aussi, est-il question d'accroître les synergies entre la société mère (Groupe Banque Populaire) et la filiale Upline Group. Autre orientation stratégique, poursuivre la croissance externe pour permettre aux filiales du groupe d'atteindre une part de marché cible de l'ordre de 25%. A ce niveau, la question de la prise de participation dans le secteur des assurances n'est pas encore tranchée. Mohamed Benchaâboun, le patron du groupe bancaire, indique que les négociations sont toujours engagées à ce sujet, mais aucun accord n'a été conclu. Bien qu'il ait été interrogé sur l'éventualité de racheter Sanad, il n'a pas précisé ses ambitions par rapport à cette compagnie d'assurance.