* Progression à deux chiffres de tous les indicateurs d'activité et de rentabilité. * Les performances réalisées sont issues du cur de métier du Groupe, à savoir l'activité «Banque». * Pris de court par les contre-performances des filiales africaines, le résultat net consolidé de la BCP, la société cotée, ressort en baisse de plus de 18%. Le Groupe Banques Populaires vient de publier d'excellents résultats au titre du premier semestre de l'année 2007. Les réalisations annoncées dernièrement par le Président du Groupe, Noureddine El Omary, lors du traditionnel point de presse de présentation des résultats, ont confirmé sans surprise aucune la forme étincelante de la banque publique. Les indicateurs d'activité et de rentabilité du Groupe ont tous enregistré une progression à deux chiffres. Il faut ainsi rappeler, avant de se jeter dans le flot des chiffres, que le Groupe Banques Populaires se constitue du Crédit Populaire du Maroc et des différentes filiales et fondations du groupe. Le CPM étant lui-même constitué de la Banque Centrale Populaire (la BCP, la banque cotée) et des onze banques populaires régionales réparties à travers le Royaume. Le CPM confirme son leadership À l'issue des six premiers mois de l'année, la capacité bénéficiaire du CPM s'est bonifiée de +32,8%, dépassant le cap d'un milliard de dirhams. Une progression qui s'explique par l'impact positif du Produit Net Bancaire (PNB), qui a progressé de +357 millions de dirhams (+12,9%) et dont plus de la moitié provient de la marge d'intérêt, conjugué à la baisse des dotations nettes des reprises de provisions pour créances en souffrance de près de 70 millions de dirhams. Il faut noter à ce titre qu'un effort louable a été déployé à tous les niveaux de la ligne métier de la banque. Les ressources globales du CPM ont crû de plus de 20% à 124,9 milliards de dirhams, consolidant ainsi le leadership du Groupe avec une part de marché en dépôt de la clientèle de +30,3%. Une progression due notamment à l'intensification de la collecte de dépôts sur le marché local de plus de 33%. Une stratégie volontariste du Groupe qui vise, comme l'explique Noureddine El Omary, à «favoriser l'émergence de la ressource locale contre les dépôts des MRE, contribuant ainsi à la bancarisation de la population marocaine». Le premier semestre de l'année en cours a connu, en effet, l'ouverture de 159.000 nouveaux comptes portant à 2,5 millions le nombre de la clientèle locale de la banque. Les dépôts des MRE se sont appréciés pour leur part de +4 milliards de dirhams à plus de 56 MMDH, soit une hausse de +7,7% seulement. Le Groupe maintient toutefois sa part de leader sur ce créneau avec une part de marché de 55,8% en dépôts. Parallèlement, l'encours des crédits à l'économie a enregistré une forte hausse de +34,7% à plus de 72 milliards de dirhams. Une performance qui s'explique essentiellement par la bonne performance des crédits d'investissement et des crédits immobiliers qui ont crû respectivement de +27,4% et de +37,7% renforçant, de facto, la part de marché du Groupe en crédits à l'économie de 0,9 point à 23,8%. La progression significative du PNB (+12,9% à 3,1 milliards de dirhams) et par ricochet, celle du résultat net du groupe (+32,8 à plus de 1 milliard de dirhams), semble ainsi toute naturelle, au vu de la contribution harmonieuse de leurs différentes composantes. Chose que N. El Omary n'a pas manqué de souligner à chaque fois que se présentait l'occasion, répétant, à qui veut l'entendre que «les performances réalisées sont issues du cur de métier du Groupe qu'est l'activité bancaire et non d'éléments exceptionnels (...) ». Le Président du CPM faisait-il allusion à la banque d'Othmane Benjelloun qui doit, en grande partie, ses très bonnes performances semestrielles à des éléments non courants, notamment les 700 millions de dirhams de plus-value réalisée au titre de la cession des 5% du capital de la BMCE Bank à la Caja de Harros Del Mediterraneo ? Réponse du berger à la bergère ? Le message est en tout cas passé ! Quid des fondamentaux du groupe ? La bonne tenue des indicateurs d'activité et de rentabilité du CPM ont confirmé la bonne santé financière du Groupe. L'assise financière du CPM s'est vue ainsi renforcée, avec des fonds propres en amélioration de +16,3%, à 14,4 milliards de dirhams et un total bilan en expansion de +19% à près de 143 milliards, conférant ainsi au groupe de larges possibilités de développement (croissance interne et/ou externe), avec notamment un fort potentiel de financement des grands projets. BCP : Baisse de régime des filiales africaines S'agissant de la BCP, la société cotée à la Bourse de Casablanca, la croissance est toujours de mise. Avec une forte progression des dépôts à la clientèle corporate de +140,3% à plus de 8 milliards de dirhams, et un développement appréciable du corporate banking avec un additionnel en crédits à l'économie de 3,2 milliards de dirhams (+49,2%), le PNB consolidé de la banque se bonifie de +16,3% à 705 millions de dirhams, faisant apparaître une forte croissance de la marge sur commission (+124%), grâce notamment à une bonne performance en matière d'activité de conseil et d'ingénierie financière, ainsi qu'à une évolution remarquable du résultat des opérations de marché (+38,5%). Le résultat net consolidé se fixe ainsi à 378 MDH, en baisse de -18,4% par rapport à l'année dernière. Hors éléments exceptionnels, intervenus en juin 2006 et se rapportant à l'intégration des filiales africaines, pour la première fois dans le périmètre de consolidation de la BCP la progression du résultat net aurait été de +11%, faut-il le noter. Pour rappel, les filiales d'Afrique ont affiché au titre du même semestre des résultats moins bons que ceux de l'année dernière. Les capacités bénéficiaires des deux filiales bancaires africaines de la BCP à savoir la Banque Populaire Maroco-Centrafricaine et la Banque Populaire Maroco-Guinéenne, se sont délestées respectivement de 13,6% à 17,8 milliards DH et de 21,8% à 8,21 milliards DH. «Les filiales d'Afrique ont certes enregistré des baisses de régime qui sont dues essentiellement à des problèmes d'ordre politiques et sociaux dans les deux pays respectifs, mais cela n'empêche que ces deux filiales bancaires recèlent un grand potentiel de développement futur pour le groupe», rassure El Omary qui ne cache pas d'ailleurs l'ambition du Groupe de s'implanter dans d'autres pays africains. La BCP vient d'avoir en cela, la semaine dernière, l'aval de Bank Al-Maghrib pour ouvrir des bureaux de représentation dans une douzaine de pays africains. La partie ne fait que commencer!