Qu'on nous donne la parole». C'est semble-t-il la principale revendication du nouveau courant politique lancé, le week-end dernier, au sein de l'USFP. Une centaine d'anciens cadres de la Chabiba, «et qui représentent toutes les régions du pays», précise Soufiane Khairate ancien SG de l'organisation, se sont penchés pendant près de six mois sur une plateforme politique avant d'annoncer officiellement la création de «L'autre option». Objectif premier : arracher le droit à la parole, «jusque-là monopolisé par les membres du Bureau politique», affirme Soufiane Khairate. «Nous allons également profiter de la tenue, prochainement, de la conférence organisationnelle nationale pour exiger l'institutionnalisation des courants politiques», affirme ce membre fondateur du nouveau courant. Car, ajoute-t-il, «bien qu'on veuille le nier, les courants politiques existent bel et bien au sein du parti. Le dernier congrès l'a montré, les militants étaient bien invités à départager trois courants prétendants à la direction du parti». Sauf qu'il s'agissait de groupes rassemblés autour de personnes et non d'idées. Les (anciens) «jeunes» de l'USFP entendent également sortir le parti de «son immobilisme». Soufiane Khairate: «LeBureau politique de l'USFP est en train de conduire le parti à sa mort, une mort lente». «La scène politique connaît des mutations, le bureau politique est incapable de suivre ce changement, ou du moins ne veut pas le faire. Il se contente de jouer l'équilibriste», affirme l'initiateur de ce courant. Pis encore, «le BP est en train de conduire le parti à sa mort, une mort lente», prévient notre interlocuteur. Pour l'heure, l'initiative est loin d'enflammer le débat. «Au Bureau politique, nous n'avons été informés d'aucune initiative du genre. De toutes les manières, l'institutionnalisation des courants politiques n'est pas pour bientôt. C'est à la conférence organisationnelle de trancher la question. En plus, l'esprit n'y est pas», affirme Abdelhamid Jmahri, membre du BP. Même son de cloche auprès de la jeunesse. «Nous avons appris la création de ce courant par la presse. Pour le moment, il n'a aucun écho au sein de la structure de la jeunesse», affirme Taher Abouzaid, dirigeant de la Chabiba et membre du Conseil national de l'USFP. Même réaction auprès de Aziz Janati, ancien membre du comité central de la Chabiba. «Nous ne sommes au courant d'aucune initiative du genre. Il faut dire aussi que Soufian Khairate n'en est pas à sa première tentative. Il avait déjà signé le fameux appel de la refondation de la gauche avec les résultats que l'on connaît». Pour Soufiane Khairate, son initiative s'inscrit dans cette dynamique enclenchée par le fameux «courant des nouveaux socialistes», précurseur de ces voix dissonantes qui traversent le parti.