Les détenus marocains en Belgique seront-ils extradés vers leur pays d'origine ? La question suscite une vive polémique en Belgique. Certes, un accord a été conclu entre les deux pays pour que les détenus marocains purgent leur peine dans les prisons de leur pays d'origine. L'accord est effectif depuis le 1er mai 2011. Cependant, aucune extradition n'a été effectuée, rapporte la presse belge. Les critiques abondent sur la non application de cette mesure dans le pays, prise d'ailleurs pour alléger les prisons belges, qui souffrent d'une forte surpopulation. 1 200 prisonniers marocains. L'Etat belge est doté de 33 établissements pénitentiaires et de défense sociale, d'une capacité d'accueil de 8 873 places. Or, en 2011, ils étaient 10 978 prisonniers à occuper les cellules belges. Une situation dénoncée d'une manière virulente par l'Observatoire international des prisons, souligne Myeurop.info. Les « mauvaises » conditions d'incarcération lui ont également valu les critiques de cette organisation. La Belgique a également conclu un accord avec les Pays-Bas, des transferts de prisonniers ont été même réalisés. Des négociations seraient en cours avec le gouvernement turc pour conclure une convention similaire. En ce qui concerne l'accord avec la partie marocaine, l'application de l'extradition accuse du retard. « À cause surtout des élections au Maroc, organisées fin novembre de l'année dernière », explique Koen Peumans du SPF (Service Public Fédéral ) Justice, cité par l'Agence Belga. Selon ce haut responsable, 13 dossiers ont été envoyés au gouvernement marocain l'an dernier. Et d'autres suivront bientôt. Koen Peumans rassure : « La mise en œuvre d'un accord bilatéral prend toujours plusieurs mois ». Au total, les geôles belges comptent 1 200 prisonniers marocains. Tous ne sont pas concernés par cette mesure d'extradition, car ne remplissent pas les conditions requises. Seuls 190 prisonniers correspondent aux critères requis. La question du retrait de la nationalité belge aux étrangers a été également soulevée par la presse. Polémique L'arrestation et la condamnation de Fouad Belkacem, le porte-parole du mouvement islamique radical « haria4Belgium » à deux ans de prison par le tribunal correctionnel d'Anvers pour incitation à la violence et à la haine à l'égard des non-musulmans, est à l'origine de cette polémique. Le procureur général d'Anvers a réclamé la déchéance de la nationalité belge de Belkacem, qui bénéficie de la double nationalité belgo-marocaine. Depuis sa condamnation, la semaine dernière, la polémique ne fait qu'enfler.