A l'approche du 23 avril 2012, date du premier tour de l'élection présidentielle en France, les candidats à la fonction de président de la République française devraient se succéder au Maroc. Alors que la visite de François Hollande, candidat PS, ait été annoncée pour le courant du mois de mars, voilà qu'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et pilier du parti présidentiel UMP, annonce qu'il effectuera un visite de travail, les 8 et 9 mars prochain. Khadija Doukali revient sur les présidentielles et s'exprime sur l'environnement des élections présidentielles, sur les chances du candidat Nicolas Sarkozy, la venue de François Hollande au Maroc ou encore sur ses motivations pour se porter candidate au mandat de députée des Français de l'étranger. Que pensez-vous des premiers jours de Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle ? Nicolas Sarkozy est entré en campagne le 15 février. Il va enfin pouvoir s'exprimer librement en tant que candidat, défendre son bilan, répondre aux attaques dont il n'a cessé de faire l'objet sans être tenu par une quelconque réserve en tant que président de la République. A travers les meetings d'Annecy et de Marseille, Nicolas Sarkozy apparaît comme un homme déterminé et lucide, totalement maître de ses sujets. Selon vous, Nicolas, président, sera-t-il meilleur que Sarkozy, candidat à sa propre succession ? Certainement. Il a reconnu lui-même qu'il a changé lorsque pour la première fois, il a annoncé sa candidature. Etre président et exercer de ce fait la fonction suprême implique de devoir prendre des décisions stratégiques dans des situations difficiles, faire face à d'importantes responsabilités, assumer ses succès comme ses échecs. Nicolas Sarkozy a donc l'expérience et le recul nécessaires pour être encore meilleur qu'il ne l'a été lors de son premier mandat. Si je vous dis que François Hollande a des chances car il peut apparaître comme un candidat neuf, que répondez-vous ? François Hollande n'est pas réellement un candidat « neuf ». Il faut garder à l'esprit qu'il a dirigé le PS pendant 11 ans sans avoir réussi à fédérer autour de lui. Comment un homme qui n'a pas réussi à la tête de son parti pourrait – il le faire à la tête de la France ? De plus, il n'a jamais été membre d'un quelconque gouvernement et n'a donc aucune expérience ministérielle, ni à l'international. C'est un candidat par défaut puisque c'est initialement Dominique Strauss-Kahn qui aurait dû être candidat. François Hollande est attendu au Maroc courant mars, selon vous, qui devrait ou qui pourrait le recevoir au Maroc ? Si François Hollande devait venir au Maroc courant mars, c'est au gouvernement de décider de ses interlocuteurs. Après les présidentielles, place aux élections législatives. Pourquoi avoir décidé de vous porter candidate au mandat de députée des Français de l'étranger ? Je rappelle que, pour la première fois, les Français de l'étranger éliront leurs députés les 3 et 17 juin prochain. 11 au total répartis sur 11 circonscriptions dans le monde et ce grâce à Nicolas Sarkozy, malgré le vote contre duParti socialiste. Etant native de la 9ème circonscription qui comprend 16 pays (5 au Maghreb et 11 en Afrique de l'Ouest), je me suis portée candidate car je connais les problèmes des Français de l'étranger de cette région du monde, leurs attentes, leurs codes culturels. Je serai ainsi en mesure d'être leur relais à l'Assemblée nationale et faire que leur représentation soit pleine et entière. C'est mon vœu et ma mission. Quel est l'enjeu majeur de ce scrutin et comment va-t-il se dérouler ? L'élection aura lieu les 3 et 17 juin, au scrutin universel. L'organisation de cette élection sera similaire à celle de l'élection présidentielle. Seuls les Français inscrits sur les registres consulaires des pays de résidence pourront y participer de quatre manières différentes : au suffrage direct le jour du vote, par procuration, par correspondance ou par internet. Au final, la 9ème circonscription sera représentée à l'Assemblée nationale par celui ou celle qui aura recueilli la majorité, pour une durée de cinq ans. Au rayon des engagements, que promettez-vous ? Je promets tout d'abord de faire reconnaître les Français de l'étranger comme la richesse qu'ils sont pour la Nation. En contrepartie de cet apport, nous n'avons que peu de droits par rapport à nos compatriotes de l'Hexagone. Je suis favorable à la gratuité de l'enseignement dans les écoles françaises à l'étranger, à une meilleure couverture médicale accessible à tous, à des maisons de retraite pour nos aînés, à un plan de sécurité pour nos concitoyens résidents dans des pays à risque, à un accompagnement pour nos entrepreneurs. Votre dernier mot ? Face à la violente crise qui a secoué le monde et qui continue, Nicolas Sarkozy a su prendre les bonnes décisions et être un véritable leader, reconnu et respecté sur la scène internationale. Sa réélection pour un deuxième quinquennat assurera la poursuite des réformes dont la France a absolument besoin.