L'ancien ministre français de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, a décidé, mercredi, de se retirer de la course à l'élection présidentielle, prévue en France les 22 avril et 6 mai prochains, faute de moyens pour financer sa campagne en tant que candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC), un petit parti de gauche (opposition). "Ayant pu exercer, autant que je le pouvais, le rôle pédagogique que je m'étais assigné, et n'ayant plus aujourd'hui les moyens de continuer ma campagne, je décide de retirer ma candidature à l'élection présidentielle", a annoncé M. Chevènement dans un communiqué. L'ancien membre du Parti socialiste a souligné, en revanche, qu'il continuerai à faire entendre sa voix "pour servir la République (française)", notant qu'il indiquera, "le moment venu", le candidat à l'élection présidentielle auquel apporterai son soutien. M. Chevènement indique que si il s'était porté candidat, le 5 novembre dernier, à l'élection présidentielle c'est "pour faire bouger les lignes" et "mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qu'elles doivent relever". "Dans la grave crise à travers laquelle une construction européenne mal pensée dès l'origine, peut conduire la France à une position définitivement subordonnée, j'ai voulu, à travers cette +candidature pédagogique+, rendre nos concitoyens attentifs à quatre enjeux majeurs de la période qui s'ouvre", a-t-il souligné. Il s'agit, selon lui, d'une "monnaie moins chère que l'euro actuel" pour réindustrialiser le pays, une organisation de la croissance en Europe, le maintien de la souveraineté budgétaire et fiscale entre les mains du parlement français et un redressement de l'Europe à partir de ses nations. Cette annonce a été favorablement accueillie par les partis de la gauche française, notamment le Parti socialiste et le Front de gauche, qui espèrent obtenir le soutien de M. Chevènement. Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a souhaité mercredi bénéficier d'un ralliement de l'ancien candidat du MRC qui devrait, selon lui, opérer son choix entre son parti et celui du candidat socialiste, François Hollande, actuellement favori des sondages. Selon les résultats d'un sondage publié mercredi, ce dernier battrait largement le président français sortant Nicolas Sarkozy (UMP-droite), qui n'a pas encore officialisé sa candidature, avec 58 pc des voix au second tour de l'élection présidentielle. Au premier tour, le candidat socialiste obtiendrait 31,5 pc des voix devant Nicolas Sarkozy (26 pc), Marine Le Pen du Front national (extrême droite, 16 pc), François Bayrou du MoDem (centriste, 12 pc), contre 9 pc pour Jean-Luc Mélenchon. Le score de Jean-Pierre Chevènement serait situé, selon l'enquête, autour de 0 pc des intentions de vote, alors qu'il avait obtenu 5,3 pc lors de l'élection présidentielle de 2002.