C'était hier à Salé qu'a débuté le procès en appel des accusés de l'attentat d'Argana, ayant fait 17 morts, dont une majorité d'étrangers. Ce procès intervient après le jugement du principal accusé, Adil Al Atmani, à la peine de mort, tandis que ses présumés complices ont écopé de peines allant de 2 ans de prison à la perpétuité. Suite à ce jugement, ce sont aussi bien le Parquet que la défense qui ont interjeté l'appel. Vendredi dernier, Hassan Bettar, le frère d'un des accusés, s'est fondu d'un communiqué faisant état de l'aggravation des conditions de détentions des prisonniers, ainsi qu'à la grève de la faim qu'ils observent, depuis le 30 janvier 2012. « Tandis qu'un silence officiel plane sur ce dossier, les détenus de l'attentat d'Argana ont entrepris une grève de la fin depuis le 31 janvier 2012, pour exprimer leur sentiment d'injustice et de colère contre leurs conditions de détention », peut-on lire dans le communiqué, signé par Hassan Bettar. Ce dernier, contacté par Le Soir échos, fait part de sa déception à l'encontre des médias qui, selon lui, « n'ont pas fait l'effort de bien connaître le dossier ». « Insuffisances » Concernant la grève de la faim observée par son frère, et des autres détenus, Bettar précise : « Ils ont observé cette grève de la faim pour deux raisons : leur privations des droits les plus élémentaires, et leur contestation vis-à-vis du contenu de l'ensemble du dossier », explique-t-il, ajoutant que le dossier comprend beaucoup de contradictions. Selon Bettar, pour prononcer le jugement, « le juge s'est reposé sur les aveux contenus dans les PV. Tandis que les preuves matérielles sont inexistantes ». « Benkirane responsable » Le frère de l'accusé ajoute que les « PV ont été conçus avant d'être signés par les accusés », ces derniers auraient signé les aveux après « avoir subi des tortures systématiques ». Bettar ajoute que les détenus ont été « 2 mois dans l'isolement total, ainsi que 4 mois sans avoir pu ni se raser, ni se laver », avance-t-il. Les familles des détenus rejettent, de même, la responsabilité sur le nouveau gouvernement : « Nous portons la responsabilité entière au chef du gouvernement, puisque la direction des prisons est sous sa tutelle », stipule le communiqué. Pour Bettar, le nouveau gouvernement est responsable car il a toutes les prérogatives pour régler ces problèmes. « Nous demandons que M. Benkirane envoie une commission pour enquêter sur les conditions de détentions », demande Bettar, avant d'ajouter : « Nous demandons également au nouveau ministre de la Justice de réouvrir le dossier ». « Nous ne voulons qu'une seule chose, c'est que la loi soit appliquée », conclut Hassan Bettar.