Les détenus islamistes, jugés dans les affaires du terrorisme au Maroc, célèbrent, à leur manière, le troisième triste anniversaire des attentats terroristes du 16 mai 2003, à Casablanca. Pas moins de 400 détenus de la «Salafiya Jihadiya», arrêtés au lendemain des attentats du 16 mai 2003, ont observé une grève de la faim illimitée dans les établissements du pays. Leurs revendications vont de la libération immédiate, à l'ouverture d'une enquête neutre et transparente sur les attentats du 16 mai, en passant par l'octroi de garanties de conditions de détention dignes dans les prisons en attendant l'élargissement. Les grévistes crient leur innocence à l'unisson et ne demandent pas moins que la révision de leurs procès. Dans leur communiqué, qui porte la signature des prisonniers d'opinion et de foi, les grévistes déplorent « la détérioration de leurs conditions de détention ». Ce mouvement de grève intervint une année après la grève de la faim du 5 mai 2005. « Plus d'une année s'est écoulée depuis notre grève de la faim, que nous avons suspendue après avoir reçu des promesses de reconsidérer notre dossier, mais aucune des revendications formulées n'a été satisfaite. Nous nous sentons à présent obligés de relancer la bataille des intestins vides pour clamer notre innocence », lit-on dans le communiqué des détenus islamistes, rendu public, de la prison centrale de Kénitra.