Fortement dépendant des niveaux d'investissements publics, « le secteur du BTP reste tenu en haleine dans l'attente de la confirmation du projet de Loi de Finances 2012, au lendemain de la nomination d'un nouveau Gouvernement », révèlent les analystes de BMCE Capital bourse dans leur dernière note relative au marché boursier 2011 et aux perspectives 2012. Pour rappel, le projet de Loi de Finances 2012 prévoit un budget d'investissement de 178,3 milliards de dirhams, en hausse de 11 milliards de dirhams par rapport au précédent. Et selon les dernières indiscrétions, le budget réservé aux investissements publics ne sera pas impacté à la baisse. C'est dire que l'Etat compte poursuivre sa politique d'investissement public pour soutenir la croissance et tirer vers le haut plusieurs secteurs, dont celui du bâtiment et travaux publics. Egalement, le marché de l'immobilier devrait continuer à capitaliser sur la reprise des programmes de logements sociaux et sur le maintien de la demande locale des résidences principales haut de gamme. Cette situation devrait avoir un impact positif sur le secteur des matériaux de construction. Les cimentières maintiennent la cadence Le marché cimentier devrait par conséquent, en 2012, au moins poursuivre le trend haussier de son activité entamée l'année écoulée. En effet, les ventes de ciment s'établissent à 14,6 millions de tonnes à fin novembre 2011, en appréciation de 9,25% par rapport à la même période en 2010. Cette performance conforte le choix stratégique des opérateurs locaux de maintenir leur politique d'investissement, notamment le doublement par Holcim Maroc de la capacité de production de son usine de Fès pour la porter à 1,2 millions de tonnes, pour un investissement de 135 millions d'euros au cours du premier semestre 2012. Pour Lafarge Ciments, il s'agira de l'édification d'une nouvelle cimenterie à Ait Baha (dans la Région du Souss), d'une capacité oscillant entre 1,2 et 1,5 millions de tonnes, pour une enveloppe d'investissement d'environ 250 millions de tonnes d'ici 2014. Enfin, la construction par Ciments du Maroc d'une usine au Nord de Marrakech à l'horizon 2014. C'est ainsi que la capacité de production du secteur serait ainsi portée à environ 24 millions de tonnes, à l'horizon 2014, pour une demande estimée à près de 19 millions de tonnes (sur la base d'un taux de croissance annuel moyen de 7% entre 2010 et 2014), soit un taux d'utilisation moyen de 80%. « Par conséquent, et contrairement aux craintes du marché, le secteur ne présenterait pas de surplus de production alarmant à terme. », tiennent à souligner les analystes de BMCE Capital Bourse. Holcim devrait renouer avec le vert Ces prévisions confortent les estimations de la société de bourse CFG Capital. Les analystes de CFG ont estimé récemment que les volumes au second semestre 2011 devraient connaitre une croissance de +9,7 % pour Lafarge Ciments et de +5,6 % pour Holcim Maroc, comparativement à la même période de l'année précédente. Toutefois, le prix du cours de pétrole devrait enregistrer une augmentation de +5 % en 2012, en ligne avec le consensus Bloomberg concernant le prix du pétrole brut. De ce fait, les analystes prévoient une hausse du chiffre d'affaires de 4,1% pour Lafarge Ciments en 2011 et un résultat net de 1,6 milliards de dirhams, enregistrant une quasi-stabilité par rapport au résultat net de 2010. Pour l'année 2012, Lafarge devrait connaître un accroissement du chiffre d'affaire de 2,4 % à 4,7 milliards de dirhams. Pour sa part, Holcim Maroc devrait réaliser en 2011 une baisse des volumes vendus à 3,7 % contre 9.9 % anticipé précédemment. L'année 2011 ne sera donc pas un bon cru pour Holcim qui devrait enregistrer une baisse du chiffre d'affaires de 4,4 %. Le résultat d'exploitation de 2011 enregistrerait, pour sa part, une baisse de 13.8 %. Toutefois, ces mauvaises performances devraient s'estomper en 2012 grâce à la relance des investissements publics et le doublement par Holcim de la capacité de production de son usine de Fès.