Le continent noir, objet de convoitise du monde entier, était au centre de tous les débats lors de la première édition du Forum de Rabat, mercredi. Cette initiative du Conseil du développement et de la Solidarité(CDS) se veut une plate-forme de l'émergence de l'Afrique. La capitale du royaume a abrité, mercredi, la première édition du Forum de Rabat. Une sorte de Davos africain» organisé par le Conseil du développement et de la Solidarité(CDS). Et la date choisie par les organisateurs est loin d'être le fruit d'un hasard, puisque le Forum économique mondial de Davos, qui regroupe plus de 2000 entrepreneurs du monde entier, s'ouvrait également dans la ville suisse. Le Forum de Rabat se veut «une plate-forme africaine au service de tout un chacun», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, président du groupe Saham, lors de son message d'introduction en marge de l'ouverture du Forum. «Notre continent attire et intéresse beaucoup de monde», a-t-il encore ajouté. Pour Abdeslam Ahizoune, président de Maroc Télécom, très présent sur le continent ( cinq pays dont la Mauritanie, le Burkina-Faso, le Mali et le Gabon), qui intervenait dans le Panel 1, « l'Afrique a un potentiel de développement considérable». Construire une nouvelle Afrique Et les chiffres avancés par le Fonds monétaire international par rapport aux perspectives de croissance du continent noir lui donnent raison. Selon le FMI, l'Afrique devrait connaître 6% de croissance pour l'année 2012 au moment où la croissance mondiale est estimée autour des 3%. Et pour joindre les faits aux mots, Abdeslam Ahizoune a donné l'exemple de son groupe qui a investi pas moins de deux milliards de dollars sur le continent ces dernières années. Cependant d'après lui, ce potentiel ne saurait être mis en valeur sans «le respect des normes locales propres à chacun des pays africains». Pour le panéliste , Hishem El Sherif, président de IT ventures, «il est temps de penser à la construction d'une nouvelle Afrique», capable de faire face aux différents défis qu'impose la nouvelle dynamique. Dans son intervention, il a notamment évoqué le problème de l'emploi des jeunes. «Aujourd'hui, 65% de la population africaine a moins de 25 ans. Comment réduire le faussé entre la croissance que connaît le continent et la pauvreté en Afrique ?», s'est-il interrogé. Le constat général établi par les différents intervenants est très éloquent : le Nord n'est plus la référence pour l'Afrique dans la mesure où on assiste à un «basculement» de la richesse mondiale vers le Sud. Mais toutefois, remarquent-ils, il y a encore fort à faire si on veut faire de l'Afrique le moteur de la croissance mondiale. Ils ont notamment appelé à plus de réformes de la part des différents Etats concernés en vue d'aboutir à la bonne gouvernance qui, selon eux, représente la clé du développement du continent noir.