La dernière enquête de conjoncture de la Banque centrale est plutôt mitigée. Si le climat des affaires est jugé bon, il est par contre en nette baisse. A cela s'ajoutent un coût unitaire de production et un niveau de stock jugés élevés par les chefs d'entreprises, sans parler de l'accès au financement qui demeure difficile. Le moral de nos chefs d'entreprises à fin 2011 est plutôt mitigé. C'est ce qui ressort des résultats trimestriels de l'enquête mensuelle de conjoncture au 4e trimestre de 2011 de Bank Al Maghrib. Sur le registre du climat général des affaires, il est considéré comme étant globalement bon. En effet, 18 % des industriels l'ont estimé ainsi, 67 % l'ont jugé moyen et 15 % l'ont considéré médiocre, soit un solde d'opinion de 3 %, mais en baisse de 6 points d'un trimestre à l'autre. Ce jugement est partagé par les opérateurs de l'ensemble des branches, à l'exception des industries chimiques et parachimiques pour lesquelles il est estimé médiocre. Pour le prochain trimestre, seuls les opérateurs des industries chimiques et parachimiques tablent sur une stagnation du climat des affaires, les autres industries ayant anticipé son amélioration. Par rapport aux conditions de production, 92 % des entreprises ont estimé que l'approvisionnement était normal durant le quatrième trimestre 2011, seulement 6 % l'ont jugé facile et 2 % déclarent avoir éprouvé des difficultés d'approvisionnement, soit un solde d'opinion de 4 %.Un niveau de stock supérieur à la normaleToutefois, le niveau des stocks détenus par les entreprises est considéré supérieur à la normale d'un trimestre à l'autre, dû notamment à la baisse de la demande. Cette situation recouvre un niveau inférieur à la normale dans les industries agroalimentaires et celles du textile et du cuir et un niveau supérieur à la normale dans les autres branches.Même constat du côté de l'effectif global employé qui a accusé une baisse d'un trimestre à l'autre, reflétant une hausse des effectifs dans les industries agroalimentaires et une baisse dans les autres industries. A court terme, seules les industries mécaniques et métallurgiques et les industries électriques et électroniques anticipent la poursuite de la baisse de l'effectif employé. Aussi, 96 % des entreprises enquêtées ont qualifié de calme le climat social au cours du quatrième trimestre 2011 contre 4 % qui l'ont estimé tendu. Une augmentation du coût de production Au niveau des coûts de production, le coût unitaire de production a augmenté au cours du quatrième trimestre 2011, avec un solde d'opinion de 45 %, en hausse de 18 points d'un trimestre à l'autre. La progression a concerné l'ensemble des branches, mais a été particulièrement marquée au niveau des industries chimiques et parachimiques et des industries mécaniques et métallurgiques. La hausse des coûts unitaires de production a été attribuée principalement au renchérissement des matières premières non énergétiques et aux coûts financiers avec des soldes d'opinion respectifs de 48 % et de 44 %. Au niveau sectoriel, les coûts financiers ont constitué la principale source d'augmentation du coût unitaire de production dans les industries chimiques et parachimiques et les industries du textile et du cuir, tandis que les coûts des matières premières non énergétiques ont été identifiés comme étant le principal facteur dans les industries agroalimentaires et les industries mécaniques et métallurgiques. Au niveau des industries électriques et électroniques, le coût énergétique est le principal facteur avancé.Pour ce qui est des entraves au développement de la production, les chefs d'entreprises ont identifié la faiblesse de la demande et l'accentuation de la concurrence comme étant les principales entraves au développement de la production, suivies par les difficultés de financement (Voir encadré). Une trésorerie affectée par le recouvrement Les résultats de l'enquête font ressortir que la situation de trésorerie au cours du quatrième trimestre 2011 était normale pour 81 % des entreprises, inférieure à la normale pour 16 % et supérieure à la normale pour 3 %, soit un solde d'opinion négatif de 13 %. Cette situation a concerné l'ensemble des branches, principalement les industries électriques et électroniques. La situation de trésorerie a été affectée essentiellement par les charges non financières et les difficultés de recouvrement. Au niveau sectoriel, les difficultés de recouvrement ont pesé sur la trésorerie des industries mécaniques et métallurgiques et les industries électriques et électroniques, tandis que les charges non financières ont constitué le principal facteur qui a affecté la trésorerie dans les autres branches.