L'Union européenne vient d'annoncer un embargo graduel visant à asphyxier le régime iranien, pour l'empêcher de se doter de la bombe atomique. Il faut saluer les 27 pour leur courage et pour la célérité de leur décision, même si de mauvais élèves comme la Grèce y vont à reculons, pour cause de conditions préférentielles accordées par l'Iran en ces temps difficiles.Il faut dire que la pression exercée par Israël porte ses fruits. En brandissant la menace d'attaquer Téhéran, avec le soutien implicite de l'administration Obama, paralysée par les préparatifs des prochaines élections et les risques d'embrasement que cela générerait, Netanyahu est arrivé à forcer la main à ses alliés, qui se retrouvent pris entre le marteau de l'attaque probable israélienne et l'enclume de la résistance iranienne.Comme tout embargo, la pression exercée sur l'Iran, à deux mois des élections parlementaires sur place, qui obligera les protagonistes à ne pas céder devant la menace occidentale, voire à se lancer dans une surenchère populiste, entraînera dans son sillage la population, qui souffrira des effets de l'isolement du pays. Mais il ne s'agit là que de petits dommages collatéraux qu'il faut accepter au nom de la raison et des intérêts occidentaux.Pendant ce temps, bien qu'il soit recommandé de ne faire aucun parallèle avec les agissements des israéliens qui, en plus de se moquer de toutes les institutions internationales, disposent de la bombe atomique, la colonisation continue, le détournement des eaux du Jourdain, également, et l'embryon d'un Etat palestinien toujours bafoué dans la plus grande prison à ciel ouvert de l'Histoire.Il faut dire qu'en imposant leur embargo à l'Iran, les puissances occidentales le font pour le bien de toute la région. Un vieil atavisme biaisé, hérité de l'époque coloniale et qui perdure. Eux seuls savent ce qui est bien pour le reste du monde, et tant pis si cette volonté de propager le bien et la morale butte sur les frontières de l'intransigeance israélienne.