Le Mouvement du 20 Février entend encore faire parler de lui, cette fois sur des thématiques plus que jamais sociales. « Nous allons sortir Dimanche 22 janvier depuis la Zone industrielle de Casablanca en direction de Hay Attacharok, près de la faculté de Ben Msik. La marche débutera vers 15H30 et nous allons nous concentrer cette fois-ci sur les problèmes palpables que connaît chaque quartier où nous comptons marcher. A Hay Attacharok, par exemple, nous irons scander des slogans contre l'habitat insalubre, les moyens de transport vétustes ou inaccessibles et contre les conditions indécentes de travail. Sans oublier le faible pouvoir d'achat des habitants et le chômage qui sévit dans ce quartier », nous explique le coordinateur en communication du M20F à Casablanca, Al Mokhless Houssni. Ce dernier avoue avec amertume que le mouvement risque une baffe s'il ne se ressaisit pas et si les membres du mouvement ne sont pas de plus en plus créatifs dans l'expression de leurs revendications. Une ergonomie à revoir Le slogan officiel qui a été retenu par le comité du M20F en charge de cette marche sera, et c'est le cas de le dire, plus parlant dimanche prochain. « Notre militantisme ne nous coûtera pas plus ce que nous a coûté notre silence ! ». Pour Houssni, « il faut que les Marocains qui partagent les mêmes préoccupations que nous pensent sérieusement à améliorer la qualité de la protestation. Il faut que le mouvement révise sa manière de scander, sa manière de protester, mais aussi sa manière de revendiquer et de demander des réformes ». Le gouvernement semble ignorer le M20F Le coordinateur en communication du M20F à Casablanca nous donne en exclusivité quelques bribes de cette nouvelle initiative. « Chaque mercredi, on se réunit pour l'assemblée générale et nous discutons de tout ce qui est souhaitable à améliorer, à garder ou à éviter dans nos manifestations. Hier, c'était différent. Nous avons décidé de parler uniquement de la qualité de la manifestation. Nous sommes sortis avec une bonne résolution : chaque samedi, nous allons organiser des ateliers d'études pour nous focaliser sur les slogans, sur la manière de revendiquer nos droits. Il est temps pour nous de nous attaquer à des choses plus palpables et plus terre à terre », explique Houssni.Depuis la nomination du nouveau gouvernement Benkirane, le mouvement du 20 février a constaté de nombreuses irrégularités. « Prenons à titre d'exemple la libération de Mouad, libre mais condamné à 4 mois de prison. C'est inquiétant. Je pense que le nouveau gouvernement n'a pas de pouvoir car il n'arrive pas à faire pression sur la Justice. Jusqu'à maintenant, nous nous battons pour la bonne cause, pour un Maroc meilleur, mais le nouveau gouvernement nous répond par la sourde oreille. Je vous le redis, c'est très inquiétant », conclut Housni. C'est ignorer les appels au dialogue que l'Exécutif ne cesse de lancer. Le cas de parler, pour l'instant, d'une dialogue de sourds.