Dans un contexte marqué par un resserrement des conditions d'octroi de crédit et une orientation claire vers l'activité de recouvrement, les sociétés de financement affichent tout de même une croissance considérable en matièrede distribution de crédit. Décryptage de la dernière lettre de l'APSF, à fin septembre 2011. Depuis le début de l'année dernière, la stratégie de la majeure partie des sociétés de financement était clairement portée sur l'apurement et le recouvrement des créances, afin de réduire le poids des créances en souffrance et, avec, le niveau du risque encouru. Toutefois, les statistiques du secteur relayées par l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), arrêtées à fin septembre 2011, font ressortir une progression de l'encours des crédits, en dépit du resserrement des mesures et conditions d'octroi. Certes cette progression est loin de la croissance à deux chiffres des années d'avant 2007, mais elle témoigne tout de même de l'intérêt que présente ces sociétés pour les ménages comme pour les entreprises, pour financer leurs projets à un coût relativement faible comparé à celui facturé par les banques. Ainsi, les concours à l'économie des sociétés de crédit-bail et des sociétés de crédit à la consommation se sont établis, à fin septembre 2011, à 80,8 milliards de DH contre 76,3 milliards de DH à la même période de l'année précédente ; soit une hausse de 5,9 %. Parmi ces deux catégories, ce sont les crédits à la consommation qui portent le secteur, avec un encours de 42,9 milliards de DH contre 37,9 milliards de DH pour le crédit-bail. Ce dernier est constitué essentiellement de leasing mobilier, avec près de 80 % de parts. Par ordre d'importance, ce sont les véhicules utilitaires qui se classent en premier, avec 2 milliards 997 millions de DH d'encours. Ils sont suivis des machines et équipements industriels, avec 2 milliards 560 millions de DH d'encours. Les voitures de tourisme se classent troisième, avec 1 milliard 274 millions de DH. Ces chiffres dénotant une bonne performance du secteur ne sont toutefois pas du goût de l'APSF qui estime que l'activité connaîtun essoufflement, voire une crise. Le crédit revolving « marginal » Les travaux publics et bâtiments et les ordinateurs et matériel de bureau totalisent quant à eux 736 millions de DH et 349 millions de DH respectivement. Le leasing immobilier, présentant seulement 20 % des affectations du crédit-bail, se répartit entre immeubles de bureau (684 millions de DH), magasins (579 millions de DH), immeubles industriels (440 millions de DH) et les hôtels et loisirs (107 millions de DH). Pour ce qui est des crédits conso, les prêts personnels continuent de détrôner les autres catégories. Avec 28 milliards 540 millions de DH, en accroissement de 7,3 %, les prêts personnels laissent loin derrière l'autre type de crédit faisant partie des prêts non affectés : le crédit revolving. Coûtant plus cher, l'arbitrage par les particuliers est vite fait. D'ailleurs, ce type de crédit ne compte que 540 millions de DH d'encours, affichant ainsi un repli de 8,6 % par rapport à la même période de l'année 2010. Les crédits pour acquisition de véhicules affichent eux aussi un recul de 1,1 % pour s'établir à 13 milliards 153 millions de DH. En revanche, les crédits pour équipement domestique reprennent de la graine et s'accroissent tout de même de 6,3 % à 667 millions de DH. Ces chiffres dénotant une bonne performance du secteur ne sont toutefois pas du goût de l'APSF. En effet, cette dernière estime que l'activité connaît un essoufflement, voire une crise. Une situation dont témoigne les turbulences que connaissent certaines sociétés de financement, amenant la Banque centrale à appeler à plus de vigilance et à relever le capital minimum requis pour l'exercice de l'activité de crédit à la consommation. Celui-ci est passé de 20 millions à 50 millions de DH. Cela va sans dire que pour l'association, le salut du secteur passerait par « un nouveau paradigme qui s'articulera sur moins d'incitations et plus de réglementation que par le passé, et reposera sur une concurrence intelligente, loin de la course effrénée à la part de marché, qui ne peut être une fin en soi ». 1 363 800 dossiers traités Au cours des 9 premiers mois de l'année 2011, les sociétés de financement ont traité un total de dossiers de l'ordre de 1 363 800. Ce nombre est en repli par rapport à l'année 2010, au cours de laquelle 1 410 000 dossiers avaient été traités jusqu'à septembre. Dans le détail, les 1 363 800 dossiers traités courant 2011 se décomposent entre 11 800 dossiers pour le crédit-bail et 1 352 000 pour le crédit conso. La moyenne du financement par dossier de crédit-bail s'établit ainsi à 862 000 DH contre 800 000 un an auparavant.Selon la nature de l'opération de crédit-bail, le nombre de dossiers financés au cours des 9 premiers mois de l'année 2011 et la moyenne par dossier se chiffrent à 11 460 dossiers et 707 000 DH, pour le mobilier, et 300 dossiers et 6,8 millions de DH pour l'immobilier. Du côté des crédits conso, 174 000 dossiers concernent des véhicules, soit une moyenne de 75 750 DH, et 994 500 dossiers correspondant à des prêts personnels ; soit une moyenne de 28 700 DH.Le reste est constitué de dossiers relatifs à l'équipement domestique et autres (110 000 dossiers environ) et au crédit revolving (73 000 dossiers).