Bassima Hakkaoui est l'unique femme du nouveau gouvernement. Dans les rangs des associations féminines, c'est l'indignation. Même réaction du côté de « celles qui ont réussi ». Le Soir échosa demandé l'avis de certaines d'entre elles. A l'annonce de la liste définitive du gouvernement Benkirane, la première réalité qui saute aux yeux est la présence d'une seule femme parmi l'armada de ministres. Bassima Hakkaoui, seule parmi 31 hommes. Sur la photo de famille gouvernementale, il faut vraiment chercher avant de dénicher le foulard au milieu des cravates. Question parité, le gouvernement n'a pas fait fort. Et le Maroc qui se targuait, il y a quelques années, d'avoir sur son échiquier politique sept femmes ministres, fait un bond en arrière au niveau de la représentativité. Une déception renforcée par le choix du portefeuille concédé à Bassima Hakkaoui. Cette députée du Parti de la justice et du développement (PJD) hérite du portefeuille de Nouzha Skalli, connu pour être le plus « féminin », à savoir celui du développement social, de la famille et de la solidarité. « C'est tout ? », ne peuvent s'empêcher de penser de nombreux marocains. Des deux sexes d'ailleurs. Actions asexuées Du côté des associations de défense des droits des femmes, l'indignation atteint des sommets. Même sentiment dans les rangs des femmes, qui ont réussi à se faire une place dans des domaines où la suprématie masculine a toujours la dent dure, et qui militent ardemment à voir les femmes au devant de la scène politique et économique. Depuis que la liste a été dévoilée, mettant à nu une seule voilée, c'est la femme marocaine qui s'est sentie touchée. Certaines se sentent insultées. D'autres ne paraissent pas vraiment surprises, et attendent de voir les actions. Des actions asexuées, qui contribueront, elles l'espèrent, au bien de l'ensemble des marocains.