Medi 1 TV vient de fêter sa première année en tant que chaîne généraliste. Ce nouveau positionnement a également été marqué par la diffusion sur le hertzien. Abbas Azzouzi, le PDG de la chaîne basée à Tanger, fait son bilan. Abbas Azzouzi, l'actuel PDG de Medi 1 TV, s'est fixé comme objectif d'augmenter la part d'audience de la chaîne et de la stabiliser financièrement. Après un an à la tête de la chaîne devenue généraliste depuis octobre 2010, ce responsable parle des nouveaux projets de Medi 1 TV; ainsi que des séries historiques et d'une nouvelle saison d'Enigma. Cela fait aujourd'hui un an que Medi 1 TV est passée d'une chaîne privée d'information à une chaîne à capitaux publics purement généraliste. Quel bilan faites-vous de cette première année d'activité ? Nous avons lancé Medi 1 TV en octobre 2010 avec des objectifs de plusieurs ordres. Notre mission était de faire évoluer la chaîne et d'élargir son champ d'action. Nous avons donc tenu à garder ce que l'on savait faire, c'est à dire l'information et ajouter des programmes plus diversifiés. Des émissions d'investigation, des caméras cachées, du divertissement, du talkshow, des programmes dédiés spécialement aux jeunes. Tout cela était étudié dans le but de toucher un maximum de téléspectateurs. Nous avons également été avantagés avec tous les évènements qui se sont déroulés, le Printemps arabe et tout ce qui en a découlé nous a poussés à réaliser des émissions politiques où il n'y avait pas de langue de bois et qui ont également eu beaucoup de succès. Medi 1 TV, appelée lors de son lancement Medi 1 SAT propose actuellement un contenu très diversifié. N'avez-vous pas eu peur en voulant toucher plusieurs cibles que le téléspectateur se perde dans cette profusion de contenus très différents les uns des autres ? Tous ces contenus, l'ensemble des programmes de notre grille ont un dénominateur commun. Donc, le positionnement est très clair. C'est celui de la recherche de la qualité et l'ouverture d'esprit. C'est une nouvelle manière d'aborder le monde en posant les vraies questions et en évoquant les vrais problèmes. Le téléspectateur peut clairement s'y identifier sans aucun problème. Nous partons du principe qu'une télévision est perçue comme un loisir. Nous voulons, de ce fait, que le temps passé devant la télévision soit agréable. Le passage d'une chaîne privée à une chaîne à actionnaires publics a été suivi d'une augmentation de capital. Comment se porte la chaîne financièrement ? Après la première augmentation de capital, les actionnaires étaient obligés d'injecter de l'argent. La télévision nécessite un investissement énorme et le marché publicitaire, qui réduit comme peau de chagrin, n'arrange pas la situation. Cette année 2011 était très difficile et la chaîne continue à perdre de l'argent. Face aux investissements publicitaires réduits, comment la chaîne gère cette situation ? Je dois dire tout de même que depuis notre nouveau positionnement et notre déploiement sur le hertzien, en plus de la diffusion satellitaire, il y a de plus en plus d'annonceurs qui nous ont fait confiance. Nous avons aujourd'hui un chiffre d'affaires publicitaire de 50 millions de DH mais cela reste toujours insuffisant. La part d'audience de la chaîne, qui est passée de 0,6% à 6,5%, y est pour beaucoup. Mais il faut du temps pour asseoir sa place dans le marché publicitaire; nous continuerons donc à nous battre. Les téléspectateurs continuent de voir la chaîne via le satellite. Quel est le problème avec la diffusion hertzienne ? Il n'y a aucun problème avec la diffusion hertzienne. Si certaines personnes continuent à la voir via le satellite, c'est un choix personnel. Ils sont 60% de nos téléspectateurs à la regarder via le satellite et 40% en diffusion terrestre. Des équipes techniques de la chaîne ont visité 190 000 foyers sur tout le Maroc et 10% seulement n'arrivaient pas à la capter. C'est juste une question de manipulation. Il suffit de faire une recherche automatique avec la télécommande. C'est une manipulation toute simple. La diffusion hertzienne couvre uniquement 90% du Maroc. Pourquoi l'ensemble du territoire n'est pas couvert ? Sur huit mois, nous avons atteint une couverture de 90, ce qui est déjà très bien. Le redéploiement coûte cher. Cela a nécessité un budget de 100 millions de DH. Nous sommes une petite chaîne. Peut-être que lorsqu'on en aura les moyens, on finira le déploiement hertzien.