Alors que la composition du gouvernement est sur le point d'être dévoilée, au Parti du progrès et du socialisme (PPS), les prémices d'une révolte interne se font sentir. C'est ce mercredi à Rabat que des membres du bureau politique du PPS ont décidé de dévoiler au grand jour à l'opinion publique leur refus de voir leur parti rallier la majorité. Dans un communiqué adressé aux médias par « le comité des militants et militantes du PPS » ayant voté contre la participation du parti au gouvernement au cours de la réunion du comité central, estime de son devoir de s'expliquer, de surtout exprimer la légitimité d'une opposition qui, pour ce comité, relève d'un respect aux principes du parti. Le PPS pris de court Au parti de Nabil Benabdallah, cette initiative n'est pas la bienvenue et risque même de semer une tension dont il se serait dispensé volontiers surtout en ce moment précis. «Le comité des militants», lui, dont l'une des figures les plus connues n'est autre que Saïd Saâdi, profite du marathon des négociations de Benkirane avec les trois partis pour se faire mieux entendre. «Cela fait des mois que Saïd Saadi, membre du bureau politique du parti, a pris des distances et ne participe plus à rien», déclare ce membre du PPS. Et de souligner que le parti n'a même pas informé de la tenue de cette sortie médiatique dont les origines laissent perplexe la majorité des membres politiques du PPS. «Nous attendrons de voir ce que ce comité a à dire aux médias pour réagir », ajoute ce membre. Une minorité qui fait du bruit Les opposés à la participation au gouvernement Benkirane semblent ne constituer que 53 sur 352 membres du comité central lors du vote organisé, samedi dernier. Au cours de ce dernier, 7 autres membres se sont abstenus sur un total de 412. L'approbation du comité central du PPS a donc voté, à la majorité écrasante, pour la participation au gouvernement. A l'issue des résultats, le secrétaire général du parti, Nabil Benabdallah, a affiché sa satisfaction du déroulement du vote et émis le souhait de voir son parti apporter une grande force au prochain gouvernement, d'y être représenté « positivement ». Pour Nabil Benabdellah, cette décision de prendre part au gouvernement est «le fruit d'un débat démocratique et responsable» durant lequel certains «camarades» ont exprimé une crainte que le parti «perde son identité et sa légitimité progressiste». Le secrétaire général du PPS a tenté de calmer les esprits en mettant en rassurant les membres opposés. Il semble qu'il n'ya pas encore réussi.