A l'unisson, les PAMistes assurent que le départ de Fouad Ali El Himma n'aura aucune incidence sur l'avenir de leur parti. Les 47 sièges qu'ils ont remportés aux législatives leur ont offert ce qui leur manquait : la légitimité des urnes. Quel avenir pour le PAM, après la nomination de Fouad Ali El Himma conseiller du roi ? La question, en effet, taraude bien des esprits. Du côté du PAM, l'heure est plutôt à la quiétude. «Il n'y aucune crainte sur l'avenir du PAM après le départ d'El Himma. Certes, nous regretterons qu'il ne soit plus parmi nous pendant les prochaines étapes, mais nous respectons le choix de notre ami ; de même que nous respectons la décision du roi de nommer le fondateur du PAM au poste de conseiller. C'est un signal fort du renouveau du Palais que d'y incorporer des fils du peuple», déclare Mustapha Merizek, secrétaire régional du PAM à Meknès-Tafilalet. «Nous avons réussi avec brio le passage des élections législatives du 25 novembre. Les 47 sièges que nous avons remportés renforcent nettement notre rang au sein de la Chambre des représentants, en tant que véritable force de l'opposition. Ce score, au demeurant très honorable, est le fruit de nos actions. Il a le mérite de mettre en sourdine certaines allégations remettant en question l'existence même de notre parti sur l'échiquier politique national. Les urnes ont donné leur verdict », ajoute-il. Apparemment, avant son retour au Palais, El Himma aurait remis les pièces du Tracteur en ordre. Le parti s'est débarrassé de plusieurs personnes ayant adhéré au PAM, uniquement pour la proximité d'El Himma avec le roi Mohammed VI. Au dernier scrutin, la direction a refusé de les accréditer mandataires de listes. Une politique qui, certes, a eu une incidence sur le score du PAM, mais qui a le mérite d'offrir à une certaine élite le sésame d'une entrée au Parlement. Prochaine étape, le congrès Après les législatives, le PAM s'apprête à aborder la prochaine étape de son existence. «La tenue de notre congrès est une nécessité. Nombreux sont, en effet, les militants qui ont formulé cette demande. Certes, les tractations n'ont pas commencé autour de cette question, mais je pense qu'un congrès durant la première ou la deuxième semaine de février serait la réponse idoine à ces multiples demandes». Un rendez-vous durant lequel, les PAMistes auront à choisir une nouvelle identité politique et un nouveau référentiel idéologique leur formation. S'aligner sur la sociale-démocratie serait l'option défendue par les anciens de la gauche qui tiennent fermement le volant du Tracteur. Elle a l'avantage, d'une part, de rapprocher encore plus le PAM de l'USFP, sans pour autant donner lieu à un reniement des engagements du premier avec le RNI, et, d'autre part, de jeter les bases d'une bipolarisation du champ politique en pôle conservateur, autour du PJD et de l'Istiqlal, et un autre socio-libéral, réunissant le PAM, l'USFP et le RNI. Le prochain congrès du Tracteur portera, sans aucun doute, une nouvelle personne au secrétariat général, à la place de Mohamed Cheikh Biadillah. Hakim Benchammach, l'actuel n°2, est d'ailleurs pressenti pour lui succéder. Une accession qui ne ferait que consolider davantage la forte influence du courant des anciens de la gauche au PAM. Le PJD joue la modération Il semble que le PJD aborde le retour de Fouad Ali El Himma au Palais, avec calme. Une position qui sied parfaitement aux nouveaux habits endossés par les islamistes, depuis la désignation royale de Abdelilah Benkirane, en tant quechef de gouvernement. La majorité a son propre langage et sa propre grammaire. Les PJDéistes en sont d'ailleurs conscients. Ils jouent la modération en attendant la confrontation. Une perspective qui, si elle s'avère exacte, exigerait de Benkirane et compagnie de puiser de la rhétorique de Abderrahman El Youssoufi, durant son séjour à la primature de 1998 à 2002, lorsqu'il parlait de «poches de résistance» et de « centres de pressions».