A fin novembre 2011, les ventes de voitures neuves ont totalisé 101 746 nouvelles immatriculations, soit une évolution annuelle de 8,5 %. Cette reprise reste tout de même concentrée chez certains constructeurs. Au terme des 11 premiers mois de l'année en cours, les ventes de voitures neuves ont enregistré une progression que l'on pourrait qualifier de « normale». En effet, les concessionnaires automobiles ont commercialisé un total de 101 746 ; soit une évolution annuelle de 8,5 % au lieu de 9,75 % enregistrés à fin octobre, franchissant ainsi le seuil des 100 000 nouvelles immatriculations. Pour le seul mois de novembre, les écoulements ont marqué un gain de 22,4 %, à 8 190 voitures. Commentant ces chiffres fraîchement publiées, Ryad Mezzour, directeur général de Suzuki Maroc, nous explique qu'il s'agit là de « signes de redressements palpables «, bien que le marché n'arrive pas encore à renouer avec la tendance constatée auparavant. Ce denier commence donc à reprendre des couleurs ? Le DG pense que cette progression reste concentrée chez certains constructeurs, essentiellement le Français Renault , avec plus de 40 %. A fin novembre, le groupe atteint une part de marché cumulée de 37,3 % et de 39,9 % pour ce seul mois. Ryad Mezzour, DG de Suzuki Maroc : «L'avènement éventuel des banques islamiques au Maroc sera d'un apport bénéfique pour le marché des voitures neuves». Il est à souligner aussi que les performances du marché sont tirées essentiellement par le segment des voitures importées neuves (CBU), avec un bond spectaculaire de 16,5 %, au moment où celui des véhicules montées localement (CKD) affiche une perte de vitesse remarquable pour n'avancer que de 4,65 % à fin novembre 2011. De l'avis de Mezzour, les marques européennes grignotent de plus en plus de parts de marché. L'effet du différentiel de droits de douanes (par rapport aux véhicules importés du continent Asiatique), attendu fin mars 2012, se fait déjà sentir. Le professionnel fait remarquer que le constructeur Renault se taille aujourd'hui la part du lion (40 % du marché). Et il est très probable que cette part atteigne la mise en service de l'usine Renault de Tanger, se estime-t-il . À ce titre, Mezzour adresse un message clair au nouveau gouvernement PJDéiste : la requête et les doléances du groupement des importateurs de véhicules pour l'équité tarifaire (GIVET) devraient être, cette fois-ci, prises en considération. Les soubassements d'une reprise La reprise annoncée par le marché des voitures neuves ne veut pas dire pour autant une relance « saine «, aux yeux de Mezzour. Explication : cette reprise serait dû à un effet de renouvellement du parc automobile, à l'origine d'ailleurs de cette tendance. Or, l'élargissement de la motorisation via de nouveaux accès aux véhicules laisse à désirer. Allant encore plus loin, le DG avance que cette tendance peut s'avérer plus importante, eu égard au taux de motorisation des ménages marocains qui ne dépasse guère les 50 %. Sur une question relative à l'avènement éventuel des banques islamiques au Maroc, surtout avec l'installation d'un gouvernement islamique, Mezzour nous répond que la finance islamique sera d'un apport bénéfique pour le marché des voitures neuves. Car, explique-t-il, elle apporte des produits qui correspondent aux valeurs religieuses des Marocains, dès lors que les autres produits alternatifs déjà sur le marché sont jugés onéreux, voire plus chers que les crédits classiques. « Le taux de croissance prévu, de 7 %, et les ambitions de porter le SMIG à 3 000 dirhams sont également de bons signes. Gardons donc espoir !», conclut-il. Mohamed Mounjid