Surprenant ! Les ventes de voitures neuves ont enregistré au cours du mois de mars 2011, une montée en flèche. Les chiffres de l'Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM) fraîchement publiés, laissent dégager un saut de plus de 19 % par rapport à la même période l'an dernier. En effet, les nouvelles immatriculations (CBU+CKD) ont vu leur niveau grimper de 8 595 à 10 231 unités. Ces performances sont largement au-dessus des livraisons annoncées en janvier et février derniers. Ainsi, à fin janvier, les ventes de voitures neuves ont progressé de 9,51% à 8 615 véhicules en comparaison annuelle. Le mois de février en revanche, a connu une évolution négative de 0,88% à 7 779 contre 7 848 unités commercialisées sur un an. Comment expliquer les brusques mouvements de cette courbe d'évolution qui affiche des hauts et des bas, sachant que les effets de la crise économique mondiale, doublés de ceux du Printemps arabe sont toujours là ? De l'avis de Ryad Mezzour, directeur général de Suzuki Maroc, « c'est délicat à expliquer. On risque de tomber dans un jugement hâtif. Il vaut mieux procéder à une analyse comparative par période trimestrielle ou semestrielle ». À ses yeux, le mois de janvier correspond généralement à la saison des promotions. « Février reflète un début plus ou moins morose de l'année. Alors que la vraie dynamique du marché est généralement enclenchée à partir des deux mois de mars et avril », explique-t-il. Avant d'ajouter que ce n'est qu'à la fin du premier semestre que l'on pourrait avoir une idée sur la tendance réelle du marché. Le professionnel pense que le vent irrégulier de reprise qui souffle sur le marché national n'est en soi qu'une « accélération avancée ou décalée ». Autrement dit, une « petite séance de rattrapage », pour reprendre ses termes. Un rattrapage d'autant plus consistant que le potentiel de développement du secteur automobile dans le pays est fort prometteur, puisqu'il laisse en effet entrevoir de beaux jours pour les concessionnaires automobiles. Preuve en est le taux de motorisation qui atteint à peine 60 véhicules par habitant et par an. Alors que sous d'autres cieux, pour ne citer que la Tunisie et la Turquie, ce taux s'élève respectivement à 200 et 250 véhicules par habitant et par an. Dacia en tête Dans la foulée des secousses politico-économiques mondiales que subit notre économie, les marrées hautes et marrées basses du marché auto sont devenues l'exception qui, jusqu'ici, confirmait la règle. Les performances de mars mettent en fait à nu les thèses défendant l'effet psychologique. Un effet souvent évoqué pour justifier, dans certaines mesures, le reflux des écoulements. Selon l'AIVAM, à fin mars 2011, les ventes de voitures neuves (CBU+CKD) ont progressé de 9,52% passant de 2 4310 à 26 625 unités d'une année à l'autre. Dans le détail, Dacia caracole toujours en tête avec 5 094 livraisons, soit plus de 22% en variation annuelle ; suivie de la société mère de la filiale roumaine Renault, qui arrive sur la deuxième marche du podium en cumulant 4 350 nouvelles immatriculations, en hausse de 5,53% par rapport à l'année précédente. La troisième marche porte encore des couleurs françaises. Le concessionnaire Peugeot a vu le nombre de ses ventes s'améliorer de 15,28% à 2 528 unités. Mais si une marque peut se targuer des performances enregistrées, c'est bien Ford. L'Américaine a affiché une avancée spectaculaire de plus de 41% à 1 707 voitures. La sud-coréenne Hyundai boucle le top 5, ses livraisons totalisant 1 623 nouvelles immatriculations, soit une baisse de 5,3%.