L'opérateur Méditel continue à recourir au marché de la dette privée par l'émission d'obligations. À travers cette démarche, il vise à financer un ambitieux programme qui lui assurera un développement considérable. Medi Télecom, deuxième opérateur des télécommunications au Maroc, boucle son programme d'émission obligataire approuvé le 29 juin 2010 d'un montant global maximum de 2,5 milliards DH. En effet, après l'émission en janvier 2011 d'un emprunt de 1,2 milliard DH, l'opérateur recourt encore une fois au marché de la dette privée. Cette fois -ci le montant levé est fixé à 1,3 milliard DH (reliquat du programme). Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a d'ailleurs accordé lundi son visa sur la note d'information relative à l'opération. L'émission obligataire porte sur 13 000 obligations d'une valeur nominale de 100.000 DH et d'une maturité de 7 ans. Elle se décompose en quatre tranches. Il s'agit d'une tranche A à taux révisable cotée à la Bourse de Casablanca, d'un montant maximum de 1,3 milliard et d'une tranche B à taux fixe cotée à la Bourse de Casablanca, d'un montant maximum de 1,3 milliard. L'émission intègre également une tranche C à taux révisable non cotée, d'un montant maximum de 1,3 milliard et enfin, une tranche D à taux fixe non cotée, d'un montant maximum de 1,3 milliard. Etant entendu, le montant cumulé des tranches A, B, C et D ne dépassera pas 1,3 milliard DH. Enfin, la période de souscription se déroulera du 13 au 15 décembre (inclus) 2011. Médi Télécom devrait lever un emprunt obligataire pour un montant de 900 millions DH avant fin 2012. Concernant les raisons de ce choix stratégique de financement. Cette émission répond, pour la société, à des finalités bien précises. Celle-ci lui permettra, tout naturellement, de diversifier ses sources de financement externes et de disposer d'un levier supplémentaire d'endettement à un coût optimisé. Mais également d'assurer le remboursement partiel de ses dettes actuelles. Par ailleurs, l'opérateur privé qui a été conseillé par BMCE Capital conseil et CDG Capital, vise aussi, à travers cette opération à assurer une partie du financement externe de ses investissements au titre de l'exercice 2012 dont notamment le renforcement de la couverture et de la qualité de son réseau. Médi Télécom vise, à travers ces investissements, à accroître significativement sa profitabilité à travers notamment, le développement de ses parts de marché dans les segments et niches à fort potentiel de croissance tout en consolidant sa position globale acquise durant les dix dernières années. Ceci, dans un contexte de marché des télécommunications globalement en croissance. Dette privée, un marché courtisé Ce programme ambitieux, ainsi que les hypothèses du business plan, visent à inscrire le chiffre d'affaires de la société dans une croissance moyenne actuelle de 6,7%, pour le porter à plus de 7,6 milliards DH en 2014, là où il n'était que de 5,9 milliards en 2010. De même, le plan d'évolution prévisionnelle fait ressortir, à partir de l'année en cours, une amélioration de la capacité bénéficiaire du simple, au quadruple. En effet, au niveau de l'opérateur, on table sur un résultat net au terme de l'année 2011 de 272 millions DH, contre 373 millions DH une année auparavant. En 2014, ce résultat devrait passer à 1.153 millions DH, soit une croissance de 32,6% par an en moyenne. De son côté, la marge nette devrait progresser de 8,8 points pour atteindre 15,1% en fin de période. En plus de cette émission obligataire, décidée lors de son conseil d'administration du mois de novembre 2011, Médi Télécom devrait également lever un emprunt obligataire pour un montant de 900 millions DH avant fin 2012. Il est clair aujourd'hui que les entreprises marocaines se désintéressent de plus en plus du système bancaire marocain pour se tourner davantage vers le marché de la dette privée.