Ayant quitté le PJD pour se présenter sous les couleurs du PRV du prédicateur Abdelbari Zemzemi, Abdelghani Marhani a été sanctionné par…le MUR. La matrice du PJD montre ainsi toute la plénitude de son autorité. Au PJD, c'est le MUR qui sanctionne les âmes «égarées». Le Mouvement de Mohamed Hamdaoui vient de fournir une nouvelle preuve de la plénitude de son pouvoir au sein du parti d'Abdelilah Benkirane. La décision de Abdelghani Marhani de se présenter aux législatives anticipées sous les couleurs du Parti renaissance et vertu a manifestement irrité la direction du MUR. La matrice du PJD vient de décréter son «excommunication», estimant que le «péché» de Marhani est doublement impardonnable. D'une part, il n'a pas respecté, comme il se doit, la décision d'Abdelilah Benkirane de l'évincer de la liste du parti à la circonscription de Sidi Bernoussi au profit de Mohamed Yatim, le chef de l'UNTM, l'émanation syndicale du PJD, et surtout très proche du SG de la Lampe. D'autre part, Marhani a commis le sacrilège de se présenter sous les couleurs du PRV, une scission du PJD. Ces derniers jours, la formation de Mohamed Khalidi est la cible des attaques de certaines figures du conservatisme politique. Ainsi, Mohamed Raissouni, autrefois patron du MUR avant de tomber en disgrâce, a qualifié Renaissance et Vertu de parti non-islamiste. Ce qui viendrait à dire, de facto, que seul le PJD peut se targuer de cette «qualité». Une ligne de conduite qui n'est pas partagée par certaines ténors du parti qui ne cessent d'affirmer que la Lampe est une formation de « centre ». Dans sa quête de députation, Marhani compte sur le soutien des sections jeunes du PJD et du PRV dans la même circonscription. Le grand gagnant dans cette affaire est justement le PRV de Khalidi qui a de fortes chances de doubler son score lors des législatives de 2007 où il n'a glané qu'un pauvre siège grâce à Abdelbari Zemzemi à Anfa. Le très controversé religieux compte rééditer son exploit d'il y a cinq ans, toujours dans la même circonscription.