Le souhait de Samir Abdelmoula de rejoindre le PJD est de nature à bousculer les fondements de la formation islamiste. Le PJD serait-il la prochaine destination des notables ? La volonté exprimée par l'ancien maire de Tanger, Samir Abdelmoula, démissionnaire du PAM, d'intégrer les rangs du parti islamiste laisse entrevoir une possible ouverture du parti de la Lampe sur cette catégorie de Marocains. Le MUR en détient les clés de la réussite. Pour le moment, la direction du PJD n'a pas encore statué sur la demande de l'ancien PAMiste. Dans ses déclarations à la presse, Benkirane évite de répondre clairement à cette question. I l se retrouve face à un dilemme : accepter l'adhésion de Samir Abdelmoula n'est pas sans conséquences sur le mode de fonctionnement de l'appareil du PJD, puisqu'elle risquerait de bousculer certains fondements ayant présidé à la création de ce parti dont le plus essentiel est le passage obligé des candidats par le MUR (Mouvement d'unicité et de réformes). Qu'en pense le MUR? La matrice du PJD est le lieu idoine où se filtrent les demandes des candidats. Après les nombreuses défections qu'a connu la formation islamiste ces derniers mois, certaines têtes d'affiche du PJD n'ont pas hésité à imputer ces défections à l' «ouverture» du parti sur des adhérents n'étant pas passé par le tamis du MUR. L'influence de l'organisation dirigée par Mohamed El Hamdaoui sur la nature prise par le parti islamiste est plus grandissante. Pour mémoire, après la scission qu'a connue, en septembre, l'UNTM, le bras syndical du PJD, la direction du MUR a envoyé des lettres de menaces au groupe dissident. Dans laquelle, elle exprimait clairement que le MUR a scellé des partenariats avec le PJD et l'UNTM. L'ancien maire de Tanger, Samir Abdelmoula n'a pas fait l'école du MUR. Du coup c'est toute la direction du PJD, qui se retrouve, dans une certaine mesure, au pied du mur. Refuser la demande émanant d'un homme d'affaires, qui a publiquement osé couper le cordon ombilical avec le PAM, serait un mauvais message adressé aux notables à la recherche d'une seconde virginité sous les auspices du PJD. La conjoncture actuelle pourrait favoriser, dans une certaine mesure, d'autres décideurs économiques à emboîter le pas à Abdelmoula et porter les couleurs du parti de la Lampe. La mauvaise situation dans laquelle se trouve le PAM est un autre facteur à prendre en compte au moment de la prise de décision. Une aubaine pour les frères de Abdelilah Benkirane de rendre la monnaie de sa pièce au Tracteur. Les PJDsites n'hésitent pas à accuser le PAM d'être à l'origine de certaines défections comme celles du président du Conseil municipal de Chaouen et de Abderrahim Outasse, président de l'arrondissement des Roches noires. Le précédent de 2005