Le chemin du candidat du PAM, favori à la mairie de la capitale du Détroit, est tout sauf balisé. La Charte communale, notamment par ses amendements de 2009, est un obstacle sérieux au rêve de Fouad El Omari de succéder au démissionnaire Samir Abdelmoula. Le Dahir du 8 février 2009, publié au BO, stipule dans son article 6 qu'en cas de vacance du poste de président du conseil de la ville, pour une raison ou une autre, le second sur la liste pourrait se présenter candidat à la présidence. Le législateur a omis de parler du troisième ou du quatrième sur la liste. Tel une telenovela, le feuilleton à la mairie de Tanger risque de s'installer dans la durée. L'épisode de ce dimanche a de fortes chances de n'être que le début d'un imbroglio juridique. Et pour cause, le chemin du candidat du PAM, favori à la mairie de la capitale du Détroit, est tout sauf balisé. La Charte communale, notamment par ses amendements de 2009, est un obstacle sérieux au rêve de Fouad El Omari de succéder au démissionnaire Samir Abdelmoula. Le Dahir du 8 février 2009, publié au Bulletin officiel, portant application de la loi 17-08 modifiant la loi 78-00, stipule dans son article 6 qu'en cas de vacance du poste de président du conseil de la ville, pour une raison ou une autre, le second sur la liste pourrait se présenter candidat à la présidence. Le législateur a omis de parler du troisième ou du quatrième sur la liste. Or, dans la cas de Tanger, Fouad El Omari n'était que le troisième sur la liste du PAM, précédé par Abdelmoula et Lahmidi. Respectivement premier et second, tous deux ont présenté leur démission en tant que président et vice-président. La loi ne dit rien sur le troisième de la liste. Un vide juridique qui profite amplement au PAM comme il peut bénéficier à l'opposition, représentée uniquement par le PJD, au cas où elle présenterait un recours devant le Conseil constitutionnel réclamant l'annulation du scrutin. A deux jours de la date de l'élection (dimanche 31 octobre), et selon certaines sources, Mohamed Najib Boulif et Abdellatif Berrahou, têtes d'affiche du PJD dans la capitale du Détroit, tentent de renverser la vapeur en faveur du parti de la Lampe mais l'issue ne s'annonce guère favorable. La «pression est si forte», résume un PJDiste. Même certaines sensibilités RNIstes, autrefois en désaccord avec l'élection de Abdelmoula à la mairie de Tanger, depuis l'éviction de Mustapha Mansouri de la tête de ce parti, adoptent un profil bas ; elles se fondent complètement dans le moule et courbent l'échine pour ne pas s'attirer les foudres de la direction du parti. En attendant le jour J, les directions des partis RNI, UC, MP et PAM sont depuis vendredi à Tanger pour défricher le terrain et convaincre les réticents chez les Bleus et les Harakis d'accepter de céder la mairie à un candidat issu d'un parti qui s'était classé quatrième avec 7 sièges lors des communales du 12 juin 2009. L'élection du maire de Tanger et de la composition du bureau se fera par bulletin secret. Les surprises ne sont pas à écarter. Ce qui s'était passé lors de l'élection du bureau du conseil de la ville de Casablanca, en 2009, qui a vu l'accession de conseillers du PJD, pourtant de l'opposition, à la vice-présidence pourrait se produire. Le manque de discipline des conseillers de Tanger est légendaire, le PJD et l'Istiqlal en ont d'ailleurs payé les frais lors des élections partielles du 31 août dernier.