Le besoin de liquidité bancaire s'est accentué davantage pour atteindre près de 35 milliards de dirhams, contre 30,3 milliards entre septembre et octobre 2011. Le besoin de refinancement du système bancaire est de plus en plus marqué. Selon les derniers indicateurs monétaires et financiers rendus publics par Bank al-Maghrib (BAM), le besoin de liquidité bancaire s'est encore accentué, grimpant ainsi de 30,3 milliards à près de 35 milliards de dirhams entre septembre et octobre derniers. Cette pression sur les caisses de ces institutions financières trouve son fondement dans la révision à la hausse de près de 300 millions de dirhams du montant minimum, au titre de la réserve monétaire. Un outil parmi d'autres dont dispose la banque centrale pour mener à bien son rôle d'équilibriste du marché monétaire. À cela s'ajoute l'évolution observée d'une des principales sources du déficit de liquidité bancaire, à savoir : les facteurs autonomes de liquidité. Ces derniers, selon BAM, « ont exercé un impact restrictif de 4,3 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires » toujours sur la même période de référence. Cet impact est lié essentiellement à l'accroissement de la circulation fiduciaire, l'amélioration de la position nette du Trésor, ainsi qu'au repli des avoirs extérieurs nets de BAM. La crise de liquidité affichée ne manquerait pas à son tour d'impacter à la baisse la courbe de croissance des crédits bancaires octroyés. Déjà en septembre dernier, l'évolution des crédits bancaires avait marqué une perte de vitesse revenant, une année plus tôt, d'une progression de l'encours de l'ordre de 10 à 7,7 %, soit un encours de 668,2 MM DH (cf. www.lesoir-echos.com). Une tendance corroborée par le fléchissement de la trajectoire de croissance des créances diverses sur la clientèle, qui est tombée de 13 à 7,7 % sur la même période. Par ailleurs, il faut noter que la régulation par les taux de réserves obligatoires et les taux d'intérêt, menée jusque-là par la banque des banques a réussi à maintenir le corridor des fluctuations des prix de l'argent à un seuil plus ou moins admissible. Et ce ne sont pas les preuves qui manquent. Les banques n'ont, à ce jour, jamais levé l'étendard de crise de solvabilité face à leurs créanciers. Mieux encore, la stabilité des prix enregistrée sur le marché demeure toujours maintenue, bien que les variations observées, que ce soit à la hausse ou à la baisse, soient en gros maîtrisables. Ce qui dénote de la teneur et de la validité de la stratégie monétaire poursuivie, eu égard au contexte tendu de crise mondiale. Cette conjoncture, qui reste tout de même défavorable, marque une dynamique ambiante des flux monétaires. Ainsi, les flux sortants excèdent, dans une certaine mesure, les flux entrants. Ce qui invite à manier avec vigilance les sources de création monétaire et rend difficile la détermination des conditions d'équilibre du marché monétaire.