Le CNT a confirmé hier la mort du « guide » déchu Muammar Kadhafi. La Libye s'apprête donc à écrire une nouvelle page de son histoire après 42 ans de dictature. Une nouvelle page s'ouvre en Libye. Le Conseil National de Transition a annoncé hier la mort du guide libyen Muammar Kadhafi ; après sa capture à Syrte, sa ville natale. Son cortège aurait été la cible d'un bombardement de l'OTAN, pendant qu'il tentait de fuir la ville assiégée depuis quelques semaines par les rebelles. L'Alliance atlantique a confirmé hier avoir bombardé un convoi à la sortie de Syrte. «Le colonel Mouammar Kadhafi est mort» a annoncé le ministre de l'Information du CNT Mahmoud Shammam à l'agence Reuters. «Nous annonçons au monde que Muammar Kadhafi a été tué aux mains des révolutionnaires. C'est un moment historique. C'est la fin de la tyrannie et de la dictature», a déclaré le porte-parole officiel du CNT à Benghazi, Abdel Hafez Ghoga. Le chef du conseil militaire de Tripoli, Hakim Belhaj, a lui aussi confirmé la mort du guide libyen sur la chaîne Al Jazira. Selon cette même source, Muammar Kadhafi aurait supplié les rebelles de ne pas lui tirer dessus lors de sa capture. «Ne tirez pas, ne tirez pas», aurait-il crié aux insurgés. «Nous avons attendu ce moment pendant longtemps. Muammar Kadhafi est mort», a déclaré Mahmoud Jibril lors d'une conférence de presse à Tripoli, a rapporté l'agence Associeted Press. Le CNT a également annoncé la mort de plusieurs autres proches de l'ex-dirigeant libyen dont notamment Abu Bakr Yunis, un ancien ministre de la Défense du régime déchu et Moatassem Kadhafi. «La mort de Muammar Kadhafi met fin à la première phase de la révolution libyenne». John McCain, sénateur américain . Réactions de la communauté internationale Et les réactions ne se sont pas fait attendre. L'Union Européenne a salué « la fin d'une ère de despotisme et de répression». « Aujourd'hui la Libye peut tourner une page de son histoire et embrasser un nouvel avenir démocratique », ont conjointement déclaré Herman Van Rompuy, le président de l'UE et Manuel Barroso, le patron de la Commission Européenne. «La mort de Muammar Kadhafi met fin à la première phase de la révolution libyenne» a estimé le sénateur américain John McCain. Selon le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, «La guerre est finie en Libye». Cependant, à l'heure où nous mettions sous presse, ni Washington, ni Paris n'ont officiellement corroboré la mort du guide libyen. L'OTAN aussi a indiqué qu'elle n'était pas en mesure de confirmer l'information. Scènes de liesse Toutefois, l'annonce de la mort de Mouammar Kadhafi a provoqué la joie des Libyens, descendus dans les rues des villes un peu partout dans le pays pour célébrer l'événement. Mais les circonstances de la mort du guide libyen, qui aura donné du fil à retordre aux combattants du CNT pendant des mois, restent encore floues. Si la première version mentionne le bombardement de l'OTAN qui aurait ciblé le convoi de Muammar Kadhafi qui tentait de fuir la ville de Syrte, de nombreuses autres versions contredisent cela. Selon la chaîne Al Arabiya, le guide libyen a été abattu d'une balle dans la tête après que les combattants pro-CNT aient entouré le trou dans lequel il se cachait. Un combattant pro-CNT a affirmé « avoir aperçu le dictateur se faire tirer dessus au niveau du bas-ventre, avant d'être piétiné», a rapporté Reuters. Une nouvelle ère Par ailleurs, les rebelles ont également indiqué hier avoir pris le contrôle de Syrte, la ville natale de Muammar Kadhafi. «Les dernières troupes fidèles à Kadhafi ont déposé les armes», a affirmé Hassan Deroui, un membre du CNT. Après plusieurs semaines de violents combats entre les pro-CNT et les pro-Kadhafi, cette victoire met fin à la confusion qui régnait en Libye depuis la prise de Tripoli par les insurgés. Les nouvelles autorités libyennes vont pouvoir donc enclencher le processus de transition démocratique. La nommination d'un nouveau gouvernement à même de fédérer tous les Libyens autour d'une seule cause nationale est désormais un impératif. Les chantiers des nouveaux responsables sont tout aussi colossaux qu'épineux. Loin des défis économiques et politiques, la réconciliation nationale s'avère aujourd'hui primordiale pour l'avenir de la «nouvelle Libye».