À quelques jours du scrutin historique, les femmes brillent par leur absence des têtes de liste pour l'Assemblée constituante. A quelques jours des élections tunisiennes, une question interpelle : mais où sont les femmes ? Force est de constater leur faible participation aux listes pour l'Assemblée constituante du 23 octobre. Après la chute de Ben Ali, la parité a été évoquée à plus d'une reprise, sans pour autant trouver de véritable écho concret dans les partis politiques. « Elles étaient pourtant nombreuses, les personnalités politiques à se réjouir de cette décision au lendemain du 11 avril 2011, lorsque le gouvernement tunisien de transition votait une loi révolutionnaire instituant la parité totale et l'alternance obligatoire dans le processus électoral » ,remarque le blog intitulé L'observatoire politique tunisien. La loi prévoit ainsi une parité stricte, avec une alternance obligatoire entre candidats féminins et masculins dans toutes les têtes de liste. Mais de la théorie à la pratique, il y a tout un pas qui n'a pas été franchi en Tunisie. 5% de femmes en têtes de liste Alors que les élections de dimanche se rapprochent, les chiffres interpellent. Les femmes ne représentent que 5 % des têtes de liste. Le nombre de femmes inscrites aux élections s'élève à 20 %. Un bien triste bilan. « Les femmes représentent la moitié de la société, mais cette moitié n'a pas encore trouvé sa place dans le pays », déplore sur France 24 Bochra Belhaj Hmida, tête de liste du parti de centre gauche Etakattol dans la ville de Zaghouan, à 50 km de la capitale. Selon le blog intitulé L'observatoire politique tunisien, c'est le Pôle démocrate moderniste (PDM), qui regroupe des partis politiques (le mouvement Ettajdid ; le Parti socialiste de gauche ; le Parti républicain et La Voie du centre) et des initiatives citoyennes (Appel pour un pôle démocratique culturel ; Assez de divisions, Allons de l'avant ; l'Initiative Citoyenne ; le Collectif national des indépendants du PDM et la Ligue des indépendants progressistes) qui a présenté le plus de listes paritaires sur l'ensemble du territoire, atteignant les 48 %. A l'opposé, le plus mauvais élève de la parité est le parti Ennahda, qui n'atteint que les maigres 3 % de femmes en têtes de liste. Donné favori pour l'élection de dimanche, le mouvement Ennahda avait pourtant dit soutenir la loi sur la parité, lors de son vote.