Parmi les spécificités des Marocains qui nous rendent sympathiques aux yeux des autres, notre propension à élaborer des théories sophistiquées, détaillées, avec des arguments imparables, sur la base de… rumeurs. A l'approche des prochaines élections législatives, une initiative louable permet à tous les citoyens qui en expriment le souhait de devenir observateur dans un bureau de vote. il suffit de se rendre sur le site www.observatoireelectionsmaroc.org pour acquérir ce titre de contributeur à l'édification sereine du pacte démocratique national. Cette expérience, forcément enrichissante, permet de faire d'une pierre plusieurs coups. D'abord, de permettre à celles et ceux qui feront le déplacement de voter ; ensuite, de socialiser avec les autres citoyens et, enfin, de participer activement à la transparence d'un vote hautement important pour la suite des choses. En clair, plus il y aura d'observateurs, plus il y aura de votants et moins il y aura de place à la rumeur et, donc, à la contestation qui ne feraient que polluer le débat. Ces élections ne doivent être entâchées d'aucun soupçon. Le pacte passé par le souverain avec le peuple ne saurait tolérer une quelconque manipulation, ni laisser de place à des sous-entendus. La confiance est la clé de réussite de cette consultation citoyenne. Elle doit être préservée et garantie. Participer au vote de ces deux manières revient à exprimer sa citoyenneté de manière élégante et ludique. Prendre la peine de devenir observateur est une avancée dans la démocratie directe. De plus, le statut d'observateur peut même aider les promoteurs de l'absention à vérifier, de visu, la qualité du déroulement des élections qui, espérons, se dérouleront comme prévu. Ce qui devrait éventuellement leur permettre de revoir leur jugement sur la question. Cette démarche vertueuse fait partie de l'ensemble des outils mis à notre disposition qui pour paraphraser un dicton sur l'intelligence, ne s'usent que si l'on ne s'en sert pas.