Le PJD réitère ses inquiétudes quant aux préparatifs de l'observation des élections par le CNDH. Le parti islamiste compte sur ses associations pour prendre sa revanche. C'était hier, mardi 11 octobre, que la commission spéciale d'accréditation des observateurs des élections a tenu sa première réunion à huis clos au siège du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). Créée en vertu de la loi 30-11 relative aux conditions et modalités d'observation neutre et indépendante des élections, cette commission se voit confier une mission des plus capitales. Elle devra ainsi recevoir, examiner et statuer sur les demandes d'accréditation, délivrer, par l'intermédiaire des instances concernées, des cartes spéciales aux observateurs des élections accrédités et des badges qu'ils devront porter pour leur identification. Sur la liste des ses attributions figure également l'organisation de sessions de formation au profit des observateurs des différentes instances. D'ailleurs, une première session de formation a été organisée la semaine dernière à la municipalité de Harhoura à Témara, tandis que trois autres sont prévues dès le 15 octobre. Alors que cette commission spéciale entame ses premiers pas, les critiques quant à sa composition continuent de se multiplier. Présidée par le président du CNDH, cette commission se compose du secrétaire général du Conseil, de quatre membres représentant des autorités gouvernementales chargées de la Justice, de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Communication, un représentant de la délégation interministérielle aux Droits de l'Homme, un représentant de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption et, enfin, de cinq représentants des associations de la société civile représentée au sein du CNDH. « Nous avions d'ores et déjà soulevé ce problème de représentativité, dont le mode de nomination, pour nous, n'est pas démocratique », déclare au Soir échos Mustapha El Khalfi, membre du conseil national du PJD. Le secrétaire général du parti est allé, il y a quelques jours, jusqu'à exprimer sa colère contre ce qu'il qualifie d'exclusion préméditée de son parti de la composition même du CNDH. À présent, pour ce qui est de l'observation des élections, le PJD n'est pas près de lâcher prise. « Nous sommes en train de mobiliser le tissu associatif, surtout les associations proches de notre parti, afin qu'elles apportent leurs propositions », annonce Mustapha El Khalfi. Des « propositions » qui permettraient aux associations du PJD de participer à l'observation des élections. « Le CNDH se retrouvera face à un second test après celui des nominations », prévient ce membre du bureau politique, ajoutant qu'il est absolument nécessaire de se lancer dans ce projet, « sinon, le Printemps arabe n'aura servi à rien au Maroc ». N'ayant pas digéré son « exclusion », le PJD exrpime la crainte que la neutralité des observateurs soit compromise. Une fois que le PJD aura mobilisé ses associations, ces dernières devront élaborer des projets à même de les impliquer dans l'observation des élections. Restera alors leur accréditation par la commission spéciale du CNDH.