Sahara : L'administration Trump reçoit De Mistura    Tindouf : Des Sahraouis protestent contre les violations de l'armée algérienne [vidéo]    Un hacker marocain réplique en publiant 13GB de données sensibles de la MGPTT et du ministère du Travail algérien    Mustapha Baitas qualifie de «criminelles» les cyberattaques visant des institutions nationales    La Russie en passe de signer un nouvel accord de pêche avec le Maroc    Australie : Une famille britannique lutte pour rapatrier le corps de son fils mort au Maroc    L'Algérie aux côtés d'Israël dans l'exercice African Lion 2025    Fuite de données à la CNSS : les employés marocains du Bureau de liaison israélien exposés    Mustapha Baitas califica de «criminales» los ciberataques dirigidos a instituciones nacionales    Cyber retaliation : Moroccan group strikes Algerian systems in tit-for-tat cyberattack    Morocco unveils groundbreaking results from the Moroccan Genome Project    Maroc - France : La coopération culturelle au centre d'entretiens entre Bensaid et Dati    Maroc - Belgique : Play4Peace, un pont pour promouvoir la culture et le sport chez les jeunes    Interview avec Adel Ej-Jamai : « Les récents incidents jettent le doute sur la fiabilité des services numériques publics »    Marocanité du Sahara : Donald Trump persiste et signe    Vidéo. Création d'emplois, soutien aux entreprises, code pénal..., les chantiers du RNI    Plateforme d'information des pays du Sahel – INFO AES : L'Algérie attaque Washington pour son soutien à la marocanité du Sahara... Une escalade diplomatique révélatrice de l'isolement du régime algérien    1⁄4 CAN U17 : Aujourd'hui, Lionceaux vs Bafana Bafana : Horaire ? Chaînes ?    CAN U17 : Burkina Faso vs Zambie, l'autre quart de finale de ce jeudi    Basket African League : Le Fath, va-t-il tenir face aux Rivers ce soir ?    Cybersécurité: La CNDP met en garde contre l'utilisation des données personnelles obtenues illégalement    Médiateur du Royaume: Rencontre de communication avec les délégués et représentants régionaux    Le Maroc, nouveau carrefour des ambitions bancaires internationales    Alerte météo. Fortes pluies parfois orageuses vendredi et samedi dans plusieurs provinces    L'OMS lance les toutes premières lignes directrices sur le diagnostic, le traitement et les soins de la méningite    Organisé par « Actions@Village », vibrant hommage à Dr. Leila Mezian Benjelloun au Cercle Royal Gaulois de Bruxelles    Dakhla Hospitality Group dévoile son nouveau projet résidentiel exclusif    Malgré la menace des tarifs douaniers : la mondialisation poursuit son expansion face aux vents du protectionnisme    Former une génération IA : Pour une stratégie éducative nationale au Maroc    Bouskoura : inauguration du premier complexe cinématographique de type Ciné Boutique    Fès. SAR le Prince Moulay Rachid visite le Mausolée Moulay Idriss Al Azhar à l'occasion de la circoncision de leurs Altesses les Princes Moulay Ahmed et Moulay Abdeslam    SIAM 2025. Les préparatifs s'accélèrent    Témara se dote d'un Centre interactif d'éducation routière    Au Congrès américain, Nasser Bourita renforce le partenariat Maroc-Etats-Unis    50e anniversaire des relations diplomatiques : échanges de félicitations entre S.M. le Roi Mohammed VI et le président philippin Ferdinand Romualdez Marcos Jr    JO de Los Angeles 2028 : 351 épreuves et un quota initial de 10.500 athlètes avec une majorité de femmes    Le Prince Moulay Rachid au mausolée Moulay Idriss pour la circoncision des Princes Moulay Ahmed et Moulay Abdeslam    Algérie et la comédie des communiqués répétés : un nouvel épisode du syndrome de la "diarrhée des déclarations" !    Livre : Lino fait vibrer les buts, les hertz «Et Alors !»    Palestine : Le Premier ministre britannique critique la reprise des frappes israéliennes    Nucléaire iranien - Araghchi: contre toute "solution militaire" Netanyahu: l'option militaire est "inévitable"    Nomination des membres de la Commission de soutien à la numérisation, à la modernisation et à la création de salles de cinéma    FICAM 2025 : Un casting toon'tastique !    Hopitalisé, Mohamed Choubi a besoin d'une greffe de foie    Nostalgia Lovers Festival : Le grand retour de la pop culture à Casablanca    Moroccan female boxers celebrated for World Championship success in Serbia    WFS Rabat 2025: Le Mondial-2030 s'inscrit dans une dynamique de développement alliant l'économique et le social    Warner Music MENA signe trois figures majeures de la scène urbaine marocaine : Dizzy DROS, Snor et Kouz1    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mais pourquoi la Russie soutient Assad ?
Publié dans Le Soir Echos le 07 - 10 - 2011

Le veto russe a provoqué la stupeur, l'incompréhension, la colère. On n'admet pas la position de Moscou autrement que comme une perversité, un mal diplomatique incarné. Que malgré la répression quotidienne et son cortège de morts, la Russie continue de soutenir le régime d'Al Assad semble monstrueux. Et même stupide, de la stupidité des monstres immoraux, alors que le régime de Damas paraît condamné, et même à très court terme ; l'acharnement de Moscou en devient improductif.
La position russe a pourtant sa rationalité. Balayons d'abord les raisons les plus évidentes. Il y a l'histoire. Damas et Moscou sont des alliés, non pas indéfectibles, le terme est trop fort appliqué au tortueux système d'Al Assad le père, qui ne connaissait de fidélité qu'à soi, mais de longue date. Plusieurs traités se sont succédés du temps de l'URSS. La chute du régime communiste ne mit pas fin à cette amitié. C'est qu'il y avait d'autres causes que la guerre froide.
L'autocratie de Poutine peut à son tour expliquer cette alliance entre deux régimes dictatoriaux. C'est sans doute la raison aujourd'hui invoquée : une sainte alliance des dictatures, la russe, la chinoise, l'iranienne, contre l'avancée de l'histoire universelle portant la démocratie en bannière. Cette deuxième raison, on pourrait presque dire que c'est une conséquence, plus qu'une cause : si la Syrie, comme l'Iran, pour le moment, sont des populismes dictatoriaux, c'est qu'ils ont choisi un camp plutôt qu'un autre.
Quelle est donc la raison ultime à cette alliance ?
C'est du côté de l'histoire longue qu'il faudrait la chercher. La Russie est entrée à la fin du XVIIIème siècle dans ce que l'on appelait le concert des nations, entendez des nations européennes. Catherine II rêvait de faire de son vaste et barbare empire une nation européenne civilisée. Pierre le Grand avant elle, déjà, a perçu la lacune russe fondamentale qui barrait ce projet. Qu'on ne pense surtout pas à l'analphabétisme, à l'orthodoxie, au caractère « tatare » du peuple russe, à d'autres raisons culturelles qui auraient constitué un obstacle à cette « européisation » de la Russie. L'obstacle central, c'était l'absence de façade maritime. Sans marine, sans moyens de transport sûrs et disponibles, la Russie se condamnait à un permanent isolément continental. Le pays se lança donc dans un vaste programme de chantiers maritimes, doublés, le lecteur l'aurait compris, d'une entreprise de conquête ayant pour fondement l'accès aux « mers chaudes » : il fallait que l'empire russe mette un pied en Méditerranée et dans l'océan Indien, côtes toujours disponibles, à la différence de la mer Baltique gelée la moitié de l'année.
L'histoire russe des XIXème et XXème siècles est toute là : la lutte d'un empire terrestre pour avoir des facilités maritimes contre des empires maritimes, d'abord l'Angleterre, qui le ceinturait sur sa façade sud, depuis Gibraltar et Malte jusqu'à Singapour et Hong Kong, ensuite les Etats-Unis pendant la Guerre froide, multipliant les traités pour assiéger la Russie et la contenir dans ses steppes, loin des grandes voies de transport maritimes.
A partir de Brejnev, dans les années 1970, la Russie, alors s'appelait l'URSS, multiplia les alliances avec qui le voulait parmi les pays à façade maritime, pour contenir ce siège anglo-américain. La Libye, la Syrie, le Yémen, l'Angola, le Mozambique, le Vietnam, s'ils intéressaient Moscou, c'était d'abord parce qu'ils brisaient son isolement continental et lui offraient de vastes facilités maritimes. L'empire terrestre marquait des points contre l'empire maritime.
Les révolutions arabes, depuis Moscou, pourraient être perçues comme le retour à un étouffement : la Russie craint qu'aujourd'hui la Libye, demain la Syrie et peut-être l'Iran, ne redeviennent des pions d'un siège maritime contre le vaste continent russe.
L'opposition de Moscou aux révolutions géorgienne et ukrainienne participait déjà de ce complexe obsidional, la peur de se retrouver de nouveau enfermé dans une vaste taïga. Quant aux raisons idéologiques invoquées, elles restent secondaires dans ce jeu d'échecs où les pions marins confrontent les pions terrestres.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.