La résidence estudiantine de l'Université internationale de Rabat (UIR) a trouvé son gestionnaire. Il s'agit de Dyar Al Madina, une filiale de CDG développement. D'autres conventions sont en cours. L'eau a coulé sous les ponts depuis la première conférence organisée par l'Université internationale de Rabat (UIR) dans ses locaux provisoires. La cité de Technopolis de Salé voit petit à petit sortir de terre plusieurs bâtiments (deux actuellement, six à terme), dont la plupart sont rattachés à l'établissement. Elle semble vouloir se développer rapidement, et possède les moyens pour y parvenir. Dernier signe tangible en date : la signature, mardi dernier, d'une convention avec Dyar Al Madina, filiale de CDG Développement. Celle-ci s'est vue confier la gestion de la résidence universitaire, qui a été ouverte aux étudiants dès le 17 septembre dernier. « Nous nous concentrons en premier lieu sur notre métier que sont l'enseignement et la recherche. Le reste est externalisé », explique Noureddine Mouaddib, président de l'Université. Le gestionnaire de la cité universitaire n'a pas été choisi au hasard. Il est « de la famille », si l'on peut dire, la CDG étant le principal actionnaire de l'UIR. « La cité s'étend sur 10.000 m² bâtis, et sa capacité d'accueil est de 432 lits », expose Mohamed Abdellaoui, secrétaire général de l'UIR. « Elle comporte 156 chambres doubles (1.700 DH par lit), et 120 individuelles (à 2.200 DH) », ajoute Noureddine Mouaddib. Quant à l'architecte des lieux, il n'est autre que Khalid Molato, qui avait déjà réalisé une prouesse architecturale dans la ville de Rabat, en réhabilitant l'ancien archevêché en centre culturel (actuel Institut français de la capitale). Sur les 550 étudiants actuellement inscrits à l'UIR cette année (contre 170 l'an passé), plus de 200 logent déjà dans la cité universitaire. En sus de ceux qui viennent d'autres régions du pays, « même les étudiants qui viennent de Rabat préfèrent s'installer à la cité universitaire », précise Noureddine Mouaddib. La distance entre la ville et Technopolis n'est pas la seule explication à cet engouement pour la résidence qui fait face au bâtiment d'enseignement. « La cité n'est pas uniquement un lieu de résidence, mais vraiment un espace de vie et d'études », décrit Faïsal Belhassani, directeur général de Dyar Al Madina. Avant d'ajouter que l'étudiant se voit offrir « tout ce dont il a besoin en termes d'équipements. Lit, table de lecture, emplacement réservé à la télévision, câble parabolique », tout est fait pour qu'il ne manque de rien. « En dehors de l'habitation, il y a des espaces de rencontres (salons d'accueil) et des salles d'études à chaque étage ». On le devine, tout ceci a un coût. Et pas des moindres ! « Pour financer son projet, l'UIR est dotée de fonds propres, mais aussi de crédits bancaires», nous détaille Mohammed Abdellaoui. « Si le projet global porte sur 1,2 milliards de dirhams d'investissements, la première tranche, qui a consisté à construire le bâtiment d'enseignement ainsi que les voiries, a coûté 250 millions ». Ce budget porte sur les quatre ou cinq années à venir. À terme, l'université internationale de la capitale espère accueillir pas moins de 5.000 étudiants. Mais elle se laisse le temps d'atteindre ce chiffre. « Il est nécessaire de réaliser progressivement toutes les infrastructures permettant d'accueillir ces étudiants dans de bonnes conditions », tempère Noureddine Mouaddib. « Aussi bien pour le bâtiment d'enseignement que pour la cité universitaire, nous avons mis l'accent sur l'aspect sécuritaire », ajoute Mohamed Abdellaoui. Après cette signature, d'autres vont suivre, comme celle prévue ce vendredi entre l'UIR et la Chambre des notaires. Celle-ci visera à former 500 clercs cette année, et 1.000 clercs l'année prochaine. Créée dans les années 1950, ce n'est pas la première fois que Dyar Al Madina prend en charge un projet de gestion de résidence universitaire. Outre la promotion immobilière, la filiale de CDG développement est également active en matière d'habitat social à vocation locative. La gestion locative des résidences universitaires se fait, quant à elle, en collaboration avec le département de l'Enseignement supérieur, ainsi que le ministère de l'Economie et des Finances. « Le secteur du logement universitaire se caractérise par un déficit très important », souligne Faïsal Belhassani, directeur général de Dyar Al Madina. D'où la nécessité d'augmenter l'offre. Ces résidences sont estampillées «Bayt Al Maarifa», se voulant « à la fois espaces de vie, mais aussi espaces d'échanges et de rencontres », à l'image de la cité qui jouxte le ministère de la Communication, Madinat al Irfane (Rabat).