Le réalisateur russe Alexandre Sokourov a remporté le Lion d'or à la dernière Mostra de Venise. Son film Faust a séduit le jury. Palmarès de cette grand-messe de cinéma. La 68e Mostra de Venise s'est clôturée ce samedi avec la traditionnelle cérémonie de remise des prix. La plus haute récompense de cette Mostra, le Lion d'or, est allé au film Faust du réalisateur Russe Alexandre Sokourov. Cette sombre fable sur la corruption du pouvoir a séduit le jury avec à sa tête le cinéaste américain Darren Aronofsky. «Il y a des films qui font pleurer, rire, penser, des films qui émeuvent, qui changent la vie pour toujours. Faust est de ceux là», a déclaré le président du jury en décernant ce prix à l'unanimité. Faust, Cette sombre fable sur la corruption du pouvoir a séduit le jury avec à sa tête le cinéaste américain Darren Aronofsky. L'équipe d' Aronosky a donc déjoué en partie les pronostics et a laissé de côté Carnage de Roman Polanski pourtant donné grand favori. Avec «Faust», inspiré du classique de Goethe, Alexandre Sokourov, 60 ans, signe un film qualifié de «vertigineux» par plusieurs critiques. Il reprend l'histoire archétype du face -à -face avec le diable mais sous forme d'une méditation sur la corruption du pouvoir. Les personnages, en costumes du XIXe siècle, y sont inquiétants et évoluent dans une atmosphère étouffante et nauséabonde de fin du monde, un thème cher à cette 68e Mostra.«Faire du cinéma d'auteur c'est très difficile de nos jours. Je vous remercie pour la compréhension et la fatigue que cela comporte» (de le regarder), a déclaré le réalisateur, «très heureux de vivre dans le cinéma» et dans une Europe où, a-t-il dit, «nous pouvons nous comprendre». Comme l'a témoigné Daren Aronofsky durant la cérémonie de clôture,choisir un film parmi les 23 sélectionnés, avec en prime de grosses pointures du cinéma du calibre de Clooney, Cronenberg, To, Friedkin, n'était pas chose aisée. Le Lion d'argent de la meilleure mise en scène est allé au film chinois «Ren shan ren hai» (People Mountain People Sea) de Cai Shangjun. Ce film, censuré cinq fois en Chine, et parvenu de justesse à Venise où il a été annoncé comme une «surprise» de dernière minute, évoque les conditions de travail dans les mines en Chine. Sans surprise, la performance «courageuse» de l'acteur germano-irlandais Michael Fassbender, qui incarne un jeune cadre new-yorkais en proie à ses obsessions sexuelles dans Shame du britannique Steve McQueen, a été couronnée d'un prix d'interprétation. Le Prix de la meilleure actrice revient à la Hong-Kongaise Deani Ip pour Tao jie, (A simple Life) de Ann Hui (Chine/Hong Kong), sur les relations entre un homme et une femme au service de sa famille depuis des années. C'est un film sur la vieillesse. Sur le même thème, «Là-bas» de Guido Lombardi, qui concourait dans une section parallèle, a reçu le Prix du meilleur premier film. La France, représentée par Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et par Un été brûlant de Philippe Garrel, repart quant à elle bredouille. Le thème de l'immigration qui traversait plusieurs films italiens se retrouve dans le palmarès avec le Prix du jury à Terraferma d'Emmanuelle Crialese, qui a remercié les habitants des petites îles de Linosa et Lampedusa, terres d'accueil de milliers d'immigrés cette année, pour l'avoir aidé à regarder au -delà d'un horizon un peu étroit.