L'Alliance de gauche démocratique, qui avait appelé au boycott du référendum, n'a toujours pas décidé de sa position vis-à-vis des élections prévues le 25 novembre prochain. Et pour cause, un énième désaccord entre ses composantes. Désaccord au sein de l'Alliance de gauche démocratique. Composée du Parti socialiste unifié (PSU), du Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et du Congrès national Ittihadi (CNI), l'AGD, qui avait appelé unanimement au boycott du référendum du 1er juillet, n'arrive toujours pas à trouver une position unanime. « Certains sont pour la participation aux élections alors que d'autres s'y opposent. Si nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord, chaque parti prendra la décision qui lui convient », déclare au Soir échos le secrétaire général du CNI, Abdeslam El Aziz. Et de préciser que l'AGD tentera autant que possible d'aboutir à une décision unanime à l'approche des élections. Si nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord, chaque parti prendra la décision qui lui convient », déclare au Soir échos le secrétaire général du CNI, Abdeslam El Aziz. Et de préciser que l'AGD tentera autant que possible d'aboutir à une décision unanime à l'approche des élections. « Nos instances décisionnelles se réuniront pour trancher définitivement cette question. Nous avons d'ores et déjà tenu, il y une semaine, une réunion des bureaux politiques des trois partis afin de débattre des conditions et du contexte politique à l'approche des élections », ajoute ce responsable. L'AGD n'adoptera donc aucune position définitive avant d'évaluer toutes les lois et l'état des lieux dans lequel se préparent les élections. « Pour le CNI, le constat n'est pas complètement négatif. Nous enregistrons des points positifs, notamment en ce qui concerne ce débat en cours sur le seuil et les inscriptions aux listes électorales nationales. Mais la loi est une chose et la réalité en est une autre. Nous attendons qu'il y ait des gestes et des signaux forts au cours de cette période pré-électorale », insiste Abdeslam El Aziz. Ces « signaux » devraient, aux yeux du CNI, prouver la bonne foi du gouvernement et sa détermination à tourner réellement la page d'un passé qui a « marginalisé les partis de gauche ». Au PSU, cette attente du changement positif nourrit un grand espoir qui s'amenuise au fur et à mesure qu'approchent les élections. «Aucun geste ou effort n'a été fourni jusqu'à maintenant dans la lutte contre la corruption. Les partis de gauche sont toujours privés d'accès aux plateaux télévisés. Et l'Etat règne encore sur toute la pratique politique », constate le secrétaire général du PSU, Mohamed Moujahid. Pour ce dernier, le Maroc n'a jamais réussi à assouvir la soif d'une réelle transition démocratique. « De 1975 à 2007, nous sommes retournés à la case zéro en raison du parti administratif et du monopole qu'exerce l'Etat, surtout au point où nous nous sommes acheminés vers le modèle tunisien qui, aujourd'hui, a disparu. Le Maroc, lui, s'est contenté de bricoler un autre système loin de toute transparence », s'indigne Mohamed Moujahid légitimant ainsi le boycott du référendum. « La nouvelle Constitution n'a rien changé au noyau du système ; alors comment, au moment où les pays arabes se révoltent contre leurs systèmes, peut-on répondre aux urgences de notre pays ? », s'insurge le secrétaire général du PSU. Cela dit, la position du parti vis-à-vis des élections ne sera connue officiellement qu'à l'issue de son conseil national qui se tiendra les 10 et 11 septembre. C'est aussi le mois prochain que le PADS décidera, lors de ses assises, de sa participation aux élections. «Le comité décisionnel tranchera, mais d'ici là, nous débattons de l'état actuel de la situation politique », se contente de déclarer le secrétaire général adjoint du PADS, Abderrahmane Benameur. Et de rappeler que l'AGD fera de son mieux pour préserver l'unanimité de ses membres.