Le Forum Al Karama brosse un sombre tableau des conditions d'incarcération des détenus islamistes à Salé et à Meknès. Les libérations espérées de détenus salafistes à l'occasion de la fête du Trône n'ont pas eu lieu. Après un silence de presque deux semaines, le Forum Al Karama, présidé par le député PJDiste, Mustapha Ramid, sort de sa réserve et s'interroge sur les raisons ayant présidé à l'exclusion de cette catégorie de prisonniers de grâces royales lors des fêtes religieuses ou nationales à l'instar de ceux du droit commun. L'ONG islamiste exige, dans un communiqué, « la réactivation de l'approche réconciliatrice, proposée par le Forum » dans le traitement de ce dossier au lieu de « l'approche sécuritaire étriquée qui ne peut que faire reculer davantage la situation des droits de l'Homme » au Maroc. Justement Al Karama brosse un sombre tableau des conditions d'incarcération des détenus salafistes et ceux impliqués dans le réseau Abdelkader Belliraj et ce depuis les incidents qu'a connus la prison de Salé, les 16 et 17 mai. Des événements à l'origine du « transfert de tous les prisonniers condamnés vers le centre de détention de Toulal 2 à Meknès » et « la violation des droits des autres détenus à Salé ». Le Forum avance, dans son communiqué, qu'il y aurait «poursuite de torture», « interdiction de visites familiales » et « privation du droit de se soigner », notamment. Le Forum, présidé par Mustapha Ramid, s'interroge sur les raisons de l'exclusion de cette catégorie des grâces royales. Les conditions de détention des détenus islamistes ont été également pointées du doigt par la Coordination de défense des détenus d'opinion et de confession et la Coordination des anciens détenus islamistes. Le timing de ce forcing n'est pas fortuit. A quelques jours des trois fêtes, la récupération de la province de Oued Eddahab, la Révolution du roi et du peuple et la Jeunesse, les associations islamistes se mobilisent pour que les grâces royales touchent également les salafistes.