Décidément, Mohamed Fizazi change de ton, même à l'égard de la Jamaâ. Dans sa dernière lettre-brûlot, il attaque avec virulence aussi bien cheikh Abdeslam Yassine que sa fille, Nadia. Mohamed Fizazi revient à la une de l'actualité. Cette fois, le salafiste marque son retour à travers une longue lettre principalement consacrée à Al Adl Wal Ihssane et adressée au chef de la Jamaâ, Abdesslam Yassine et à sa fille Nadia. Ne faisant pas dans la dentelle, le leader salafiste commence par assener des critiques virulentes au cheikh pour ses supposés penchants pour la ré-instauration du califat islamique, un mode de gouvernance qui a prévalu pendant les premières heures de l'Islam mais qui a toujours ses grands nostalgiques. S'adressant ouvertement à Yassine, Fizazi l'interpelle sur la nature du califat qu'il entend instaurer au Maroc et se demande si les Marocains apprécieront ce système politique et les mesures pratiques qui devront aller avec. Un califat par ailleurs « suspendu depuis plus de 14 siècles (…) et qui n'est d'ailleurs pas le seul pouvoir dûment conforme à la Charia », nous informe Fizazi. Nadia Yassine, la fille du cheikh et dirigeante d'Al Adl, n'y échappe pas. Se basant sur ses déclarations aux médias faisant l'apologie d'une vague « république islamique » au Maroc, Fizazi estime que « la demande de la fille tranche complétement avec les positions du père et jure avec l'avis de l'écrasante majorité des Marocains ». Et d'ajouter que « même des cadres de la Jamaâ se sont dits pour une monarchie parlementaire dans laquelle le roi règne mais ne gouverne pas. Une demande partagée par de nombreuses élites, des hommes politiques et des militants des droits de l'Homme, y compris les jeunes du Mouvement du 20 février». Mohamed Fizazi lance un appel au dialogue à la Jamaâ.. Et Fizazi de s'interroger si les intentions réelles de Nadia et Abdesslam Yassine et sur leurs capacités à apporter les changements qu'ils réclament. « Je ne crois pas que vous en serez capable (…) et vous jouez alors avec le feu », conclut le salafiste.Fizazi est parfaitement conscient que ces critiques vont lui valoir bien des inimitiés chez certains disciples de Yassine. D'autant qu'il passe déjà, et dans bien des milieux, pour un fervent « défenseur du Makhzen », après avoir été critique, voire hostile à celui-ci. Faisant la sourde oreille à cette « vieille accusation », le salafiste lance un appel au dialogue à la Jamaâ. Mohamed Fizazi « Je défends la commanderie des croyants » Quelles sont les raisons de la publication de cette lettre à Al Adl Wal Ihssane. Et depuis quand faites-vous de la politique ? Le conseil, c'est le propre de la religion…Mon principal objectif est de participer à nous prémunir en tant que communauté contre le mal et la fitna qui nous guettent de toutes parts. Pourquoi visez-vous Abdesslam Yassine et sa fille en particulier ? C'est normal, Abdesslam c'est le cheikh de la Jamaâ et Nadia, n'est pas n'importe qui. C'est sa fille et, à elle seule, c'est un pôle au sein de ce mouvement. Les deux ont exprimé des positions différentes sur les régimes qu'ils souhaitent instaurer au Maroc. Des positions, qui plus est, ne sont pas partagées par des cadres d'Al Adl Wal Ihssane qui se sont prononcés d'ailleurs pour une monarchie parlementaire. Votre défense de la monarchie et du roi Mohammed VI obéit-elle à une éventuelle entente entre le mouvement salafiste et le pouvoir ? Il n'y a pas d'entente entre nous. Je privilégie l'intérêt suprême de la nation. Le mouvement salafiste défend la monarchie plus que la monarchie elle-même ne le fait. Nous défendons en cela, et entre autres, la commanderie des croyants, véritable épine dorsale de notre union et notre cohésion en tant que société musulmane. De même que nous sommes attachés à l'islamisation de l'Etat et à l'identité musulmane des Marocains. Ce sont des principes que nous partageons avec nombre d'associations, dont le Mouvement Unicité et Réforme. Nous sommes un peuple musulman qui refuse toute laïcisation de l'Etat. « Nous défendons en cela, et entre autres, la commanderie des croyants, véritable épine dorsale de notre union et notre cohésion en tant que société musulmane. » Bravo si FIZAZI.En effet, « imarat al mouminine » devrait être l'ossature autour de laquelle s'articule tout régime politique socio-démocrate.La complexité de l'être humain du point de vue social,culturel, cultuel, économique et politique, nécessiterait un régime dont le « CHAMP POLITIQUE » est MULTIDIMENSIONNEL, pour faire face à toute contrainte de tout ordre et ou tout problème y trouverait une solution.En effet la commanderie des croyants repose sur « un espace vectoriel » à cinq dimensions dont les vecteurs directeurs ne sont autres que les cinq fondements sur lesquelles repose le « fiqh al maquasidi ». Il est à noter que le concept spatio-temporel de Kaluza-Klein,lui aussi à cinq dimensions,fut la première structure mathématique qui fut élaborée, en ce qui concerne la théorie de l'unification des champs,pour résoudre le paradoxe ondulatoire/corpusculaire(ici spirituel et materiel) de la matière.Donc, la commanderie des croyants est une structure minimaliste, en mesure d'unifier d'une manière scientifique, s'il vous plait,les différents champs en particulier les champs politique et religieux.