La succession à la tête d'Adl Wal Ihssane pose de nombreuses questions. Entre Nadia Yassine, la fille du Cheikh, Fathallah Arsalane ou encore les proches du Cheikh, le choix sera très difficile. Qui remplacera le Cheikh ? Une question que beaucoup de monde se pose à chaque fois que la santé d'Abdessalam Yassine, 76 ans, se détériore. Et les réponses sont d'autant plus nombreuses que les ambitions de plusieurs grosses têtes d'Al Adl Wal Ihsane ne pouvaient jusque-là être affichées au grand jour. Doctrine du mouvement oblige. «Le Cheikh est donc la seule source du savoir et en même temps il est la source de cette «soudure» qui garantit la préservation de la Jamaâ. S'il disparaît, les adeptes, quels qu'ils soient, ne trouveront plus Dieu, ni le chemin du paradis. Car il faut savoir que les gens de ce mouvement ne reconnaissent pas les ouléma et les théologiens. Leur doctrine dit que ces derniers ne comprennent que le côté apparent des paroles de Dieu. Seuls les «Awlia Allah», comme le Cheikh, sont en mesure de comprendre le fond du Coran», explique l'islamologue Saïd Lakhal. Ceux qui aspirent à occuper le poste du Cheikh sont donc nombreux, à commencer par sa propre fille Nadia Yassine, qui se place incontestablement en tête de liste, forte de sa qualité première de fille du patron. Et son point faible, être une femme, pourrait bien devenir une force en ces temps où il fait bon pour les mouvements islamistes afficher des penchants de modernité. Sa grande capacité de communication et ses relations très étroites avec les médias sont d'autres atouts qu'elle pourrait utiliser. Arrive par la suite le nom de Fathallah Arsalane qui s'est distingué également par son ouverture sur la presse nationale et internationale. Ce porte-parole officiel de la Jamaâ, représente le courant des jeunes et incarne la nouvelle génération des militants qui aspirent à donner une nouvelle impulsion au rôle de la Jamaâ sur l'échiquier politique national. D'autres noms sont également cités à chaque fois qu'il est question de succession à la tête d'Al Adl Wal Ihssane. Il s'agit notamment de Abdelwahed Moutawakkil, Mohamed Abbadi, Abdellah Chibani et Mohamed Ali Souleïmani, les quatre hommes les plus proches du Cheikh.