Encore une fois, la mairie de Casablanca n'est pas parvenue à tenir une session de son conseil. La crise entre Mohamed Sajid et « ses » conseillers n'est pas près de prendre fin. Le Conseil de la ville de Casablanca s'achemine vers une année blanche, puisque les sessions ordinaires ne sont pas tenues à temps, faute de quorum ou pour des bisbilles politiciennes. A juste titre, le compte administratif dont l'examen est effectué au mois de février n'a pas encore été validé, et la session d'avril, faute de quorum, n'a pas eu lieu. Le scénario s'est répété à trois reprises : en avril et les 22 et 28 juillet. Jeudi dernier, aux alentours de 15h, seule une trentaine de conseillers, sur les 147 que compte le Conseil de la ville, a daigné répondre à la convocation de la mairie. Pire encore, parmi ces derniers, seulement quatre allaient signer le registre des présences. Mohamed Sajid, président du Conseil, rejoint lui aussi les absents car, à aucun moment, il n'a quitté son bureau. C'est Ahmed Brija, premier vice-président, qui a annoncé, à une assistance très réduite, le report de la session d'avril à une date ultérieure. A quand ? Personne ne le sait. Une fois les propos de Brija énoncés, Mustapha Rahine, membre du Conseil, autrefois PAMiste et se disant actuellement indépendant, allait improviser une conférence de presse. La première remarque à relever est que la crise que vit le Conseil de Casablanca dépasse les simples clivages politiques, puisque la majorité, elle-même, a boudé la session d'avril. Jeudi dernier, seuls deux élus PJDéistes traînaient le pas dans la cour de la wilaya et les RNIstes, pourtant alliés de Sajid, comptaient, eux-aussi, parmi les absents. Les divisions internes ont finalement eu raison des PAMistes, partagés entre un clan à la solde du maire et un deuxième qui a migré vers celui de l'opposition. Sachant que la session de juillet attend toujours une date pour sa tenue, c'est plutôt celle d'octobre qui pose un vrai problème puisqu'elle est consacrée à l'adoption du budget 2012 de la première métropole économique du pays. La solution à cet imbroglio est entre les mains des autorités locales qui pourraient décider la dissolution du Conseil. Une issue qui serait lourde de conséquences pour une ville aussi importante que Casablanca et qui, de surcroît, interviendrait à quelques mois des législatives anticipées.