Après avoir enflammé les clubs européens, DJ Sem, surnommé le venin musical, a joué des samples sur la scène du 5e festival international de raï d'Oujda. Portrait sans fard d'un homme de la nuit. Il débarque le sourire en bannière en vous offrant sa dernière galette, «Sem all night3», pressentie pour enflammer le dance floor cet été et commence à se raconter en toute simplicité. DJ Sem alias Nacer, est depuis sa prime enfance bercé par les mélopées puissantes de ses racines algériennes. Celles souveraines, que renfermaient les cassettes audio, trésors musicaux jalousement gardés par toutes les familles franco-maghrébines de France et de Navarre, qui lui lardent le cœur à coups de son raï et orientaux achevant de marquer son esprit de gamin attaché à jamais à Alger : «Encore enfant, j'ai baigné dans cette musique avec ma famille. J'ai toujours été attiré par le staïfi, le chaâbi, l'oriental, le kabyle». Pétri de curiosité, ouvert aux nouvelles influences musicales DJ Sem continue d'explorer la richesse R&B, hip-hop, house, funk, repoussant toujours plus loin les limites de son art car «la finalité, c'est d'obtenir du bon son afin de pouvoir s'évader. L'association de sons peut se révéler très riche. Et la preuve que la musique n'a pas de frontières». Privilégiant les chanteurs à voix, comme Aznavour, Piaf ou encore Brel, DJ Sem avoue s'imprégner de créations actuelles et anciennes. Si DJ Sem s'attache à « faire découvrir notre culture musicale », à travers ses sets inattendus, porteurs d'un autre souffle, ayant définitivement signé sa griffe, «Sem all night 3» est son sixième album. It Dj de la scène raï actuelle, il n'en n'est pas à son coup d'essai. Déjà, il signait «Beverly raï» en janvier 2007 puis «Sem raï» en novembre 2007, après avoir «ambiancé» les nuits des clubbeurs des boîtes branchées parisiennes : le Hammam où il est résident pendant de nombreuses années, les Bains douches, le Madeleine Plazza, le Privé ainsi que le Ramsès. Suivent ensuite, «Sem house » et «Sem all night» en 2008, et enfin «Sem all night 2» en 2009. Clairvoyant, conscient du chemin parcouru et de sa ténacité depuis ses débuts aux platines, DJ Sem déclare : «Cette réalisation est le fruit d'un travail de longue haleine, qui s'est fait au fil du temps». En défricheur des samples, il poursuit son rythme et sa passion, «pour faire découvrir des musiques, des chanteurs, des groupes méconnus du grand public. La recherche musicale est le propre d'un DJ», souligne-t-il. Il se nourrit également de voyages, «qui ouvrent l'oreille. Voyager apporte une réelle culture musicale , des styles insoupçonnés». Privilégiant les chanteurs à voix, comme Aznavour, Piaf ou encore Brel, DJ Sem avoue s'imprégner de créations actuelles et anciennes, «la musique évolue chaque année, celle qui m'intéresse a forcément une âme», dit-il dans un sourire. Sollicité par ses homologues et les jeunes artistes de la scène musicale de l'Hexagone, il a collaboré avec DJ Abdel et DJ Goldfinger, Mokobé du groupe 113, Mohamed Lamine, Zaho, Kenza Farah, Jessy Matador. Pur artisan du son, il partage sa passion avec les auditeurs de Beur FM depuis quatre ans, dans son émission Beur'n mix, sur les ondes tous les dimanches de 1h à 2h, destinée aux noctambules et aux addicts de sound machine. Plus beau souvenir de scène ? «Urban raï, les trois Zénith en France, qui se ont tenus à Paris, Saint-Etienne et Marseille. Le concert événement du Dôme marquait le retour de Cheb Mami. Toutes les communautés étaient réunies, marocaines, algériennes, tunisiennes, black. C'est un moment fort qui démontrait que la musique est fédératrice et universelle», précise DJ Sem. De son invitation au 5e Festival international de raï d'Oujda, où il offert son amour du son durant trois nuits, il retient «une rare émotion. Cet événement est important, il réunit des artistes reconnus et c'est un formidable divertissement dédié au peuple qui peut l'apprécier pendant l'été. Le public m'a applaudi dès le premier soir, cela montre sa réceptivité. Nous faisons, de plus, ce métier pour de tels moments», conclut-il. DJ Sem qui souhaite aux lecteurs du Soir échos un bon mois de ramadan, leur conseille le titre n° 28, mariage house – raï inattendu et entraînant.